Elle découvre que François Bayrou élève des chevaux, et elle file avec entrain la métaphore, pariant sur les chances de cet « outsider » dans une course qui ne se jouerait plus seulement entre le « pur-sang » Sarkozy et « la gazelle » Royal.
L'éditorialiste du Guardian invite même ses lecteurs « à se précipiter toute affaire cessante chez leur bookmaker le plus proche pour parier tout leur argent sur François Bayrou, le prochain président français ».
Suivez mon conseil, insiste-t-il, même s'il a « moins de charisme que notre prochain premier ministre britannique, Gordon Brown », il sera le « président de la France » pour la simple et bonne raison que « la moitié de ce pays hait un candidat et que l'autre moitié déteste son rival ». Ou plus simplement que le public français est « saturé de Sarkorama et de la Madone socialiste » (Corriere Della Serra).
Les éditorialistes de la presse étrangère mesurent les chances de ce « centriste français qui commence à irriter les candidats qui font la course en tête » (International Herald Tribune) à la vigueur des attaques dont il est depuis peu l'objet. Ils en viennent à imaginer « le fiasco » que pourrait à nouveau connaître la gauche française avec un candidat écartant Ségolène Royal du second tour de la présidentielle comme Lionel Jospin l'avait été par Jean-Marie Le Pen (The Independent).
Ils ont aussi le regard tourné vers l'Italie et les difficultés que connaît Romano Prodi à vouloir concilier le centre et la gauche. La complexité de l'entreprise inspire peut-être la conclusion du Financial Times qui juge « difficile, même avec beaucoup d'imagination, d'envisager un scénario conduisant un candidat centriste à l'Élysée ».