Débat parlementaire sur le coût des services d'incendie et de secours : les sapeurs-pompiers de France réagissent

Par Bernard M.
Publié le 14 décembre 2009 à 13:14

II y a menace sur la sécurité des Français. Les députés ont entre leurs mains le maintien du niveau de protection des populations

II y a menace sur la sécurité des Français. Les députés ont entre leurs mains le maintien du niveau de protection des populations Les services d’incendie et de secours et leur financement ont fait l’objet d’un débat en séance publique le 8 décembre prochain à l’Assemblée nationale.

La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France en appelle à cette occasion aux députés pour maintenir la qualité et l’efficacité de notre dispositif de protection des populations, gravement menacées.

En effet, le débat parlementaire portera sur le rapport de la Mission d’évaluation et de contrôle de la commission des Finances (MEC) concernant le financement des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) – un rapport à charge, partiel et partial, initié par M. Georges Ginesta, député du Var, qui y dénonce une prétendue « flambée des dépenses » sur la base d’un constat erroné (voir argumentaire détaillé dans le dossier de presse joint).

Le financement des Services départementaux d’incendie et de secours (Sdis), dont l’augmentation du coût repose aujourd’hui injustement sur les seuls départements, est une question bien réelle. Mais plutôt que de préconiser, conformément à son objet et à sa vocation, des solutions à cette question, ce rapport se livre à une attaque en règle contre le cadre d’organisation des services d’incendie et de secours, issu de la loi du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile, initiée par l’actuel président de la République et alors votée à l’unanimité par le Parlement :

• remise en cause de la compétence partagée entre l’Etat et les collectivités territoriales, traduction légale du principe selon lequel la sécurité est l’affaire de tous ;

• contestation des qualités de gestionnaires des conseillers généraux et des maires chargés de la gestion des SDIS ;

• critique des mesures d’incitation et de soutien à l’activité des 200 000 sapeurs-pompiers volontaires, au moment même où l’Etat et les collectivités territoriales cherchent à mieux encourager et reconnaître cet engagement citoyen ;

• dénonciation du régime de travail et de rémunération des 39 000 sapeurs-pompiers professionnels, sans prise en compte des impératifs de couverture opérationnelle des risques et des contraintes et de la dangerosité particulières du métier.

Pire, ce rapport avance des propositions particulièrement dangereuses pour le seul service public de proximité subsistant, disponible 24h/24, 7j/7 et qui effectue plus de 4 millions d’interventions par an (soit une intervention toutes les 7,8 secondes), pour un coût de seulement 78 € par an et par habitant – ce qui se situe dans la moyenne des pays européens pour un champ de missions plus large.