Le Premier secrétaire, en villégiature dans la région varoise, a donné au siège de la fédération PS de Toulon une conférence de presse de rentrée, devançant ainsi les autres "caciques" du PS.
Défaut de transparence
Le député-maire de Tulle a décrit un bilan critique des 100 premiers jours de Nicolas Sarkozy: "une présidence de rupture" dans "le style et la pratique institutionnelle, mais pas sur les contenus", avec en premier lieu "un défaut de transparence".
"On ne nous dit pas exactement ce qu'ont été les contreparties de la libération des infirmières bulgares; on ne nous dit pas ce qu'a été le choix économique du gouvernement; on ne nous dit pas ce qu'est la situation de l'endettement du pays".
"Le défaut de transparence est ce qui caractérise le plus les 100 jours de Nicolas Sarkozy." Un défaut qui, aux yeux du responsable socialiste, "annonce, avec la politique qui a été mise en place sur le plan économique et fiscal, une facture qui va être présentée aux Français, peut-être dès la rentrée".
La facture évoquée portera sur les franchises médicales, "la TVA dite sociale, en fait anti-sociale" et "la contribution qui va être imposée sur tous les Français, compte tenu du déficit de la sécurité sociale, la CRDS" (Contribution au remboursement de la dette sociale).
Croissance inférieure aux prévisions
Le même "manque de transparence" selon lui s’applique aux prévisions de croissance.
Celle-ci sera "inférieure à 2% en 2007, contrairement à toutes les prévisions affirmées" par le gouvernement, a-t-il lancé. Elle "sera également de cet ordre en 2008. Toute construction de budget étayant une croissance supérieure à 2% serait un défaut de transparence".
Rappelons que jeudi, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, avait maintenu la prévision gouvernementale d'une croissance comprise entre 2,25% et 2,5% pour 2007. (Certains économistes l'estiment à moins de 2%, après le ralentissement du deuxième trimestre)
"Nous exigeons que les chiffres annexés au projet de loi de finances et sur lesquels le budget sera construit soient sincères et authentiques".
La rupture de style
Analysant la "rupture" prônée par le nouveau président, M. Hollande a monté en épingle la rupture de langage - "c'est lui qui parle, et présider, pour lui, c'est parler" - et a critiqué la pratique institutionnelle du Chef de l’Etat : "Il n'y a plus de Premier ministre, plus de gouvernement, c'est lui qui décide."
Analysant le "style", François Hollande déclare "il essaie toujours d'être dans le fracas, dans l'annonce, dans l'incantation, c'est le coup d'éclat permanent. Il y a une forme d'exhibition, et nous sommes tous des voyeurs même si nous n'avons rien demandé".
Enfin, interrogé sur le sujet du coût des vacances américaines du président, M. Hollande a déclaré qu'il ne voulait "pas aller chercher Nicolas Sarkozy sur son lieu de vacances mais sur ses lieux de travail et sur ses résultats".