Ségolène « bat de l’aile »
Paradoxe de cette situation, la candidate socialiste Ségolène Royal, bien qu'elle ait perdu des points ces dernières semaines, reste créditée d'un niveau relativement élevé d'intentions de vote: entre 26% et 29%, selon les instituts.
Qu'ils soient d'extrême gauche, communistes, antilibéraux ou Verts, aucun des autres candidats en course n'atteint les 5%, et la plupart plafonnent le plus souvent à 2%.
Outre le réflexe "vote utile" d'une partie des électeurs de ces mouvances, qui ne veulent pas voir se renouveler le scénario de 2002 où l'émiettement des voix avait précipité le fiasco de Lionel Jospin, aucun des candidats de la gauche de la gauche ou écologiste ne semble en mesure de créer pour l'instant une véritable dynamique.
Résultat, le total de la gauche se situe aujourd'hui aux alentours de 38% avec un point bas à 36,5% (Ipsos) et un point haut à 40% (LH2).
Même si, selon Emmanuel Rivière (Sofres), "il faut se montrer prudent dans l'exercice consistant à comparer des sondages avec des vrais totaux de premier tour", le maintien de la situation actuelle sonnerait sans doute le glas des chances de Mme Royal.
Autre handicap sérieux pour Mme Royal, l'affirmation de François Bayrou dans une position médiane entre la gauche et la droite, qui brouille un peu les pistes.
Selon lui, un tiers des 14% d'électeurs qui se déclarent actuellement en faveur du candidat UDF pour le premier tour devraient se reporter sur Mme Royal au second, ce qui correspondrait à un gain de 5 points.
Mais, selon les sondeurs, la faiblesse de la gauche vient surtout de ses difficultés à mobiliser ses soutiens traditionnels.
Ainsi, la moitié de l'électorat ouvrier se prononcerait aujourd'hui pour Nicolas Sarkozy ou Jean-Marie Le Pen.
"Trois ans après son triomphe aux élections locales de 2004, il n'a pas réussi à transformer le vote de rejet des gouvernements Raffarin en désir de la gauche", affirme-t-il.