Mais le 20 avril au matin, le maire (UDF) Gilles de Robien a fait « machine arrière » et annulé l'opération. Les électeurs pourront, après avoir voté de manière traditionnelle, essayer les machines électroniques et laisser leurs impressions sur des registres ouverts à cet effet.
La décision de la Ville semble surtout faire suite aux actions judiciaires entreprises par certains électeurs. Quelques heures avant la décision de la municipalité, le tribunal administratif d'Amiens, saisi par une dizaine d'habitants, avait refusé de désigner un expert chargé de vérifier la conformité des machines électroniques. Selon les plaignants, le matériel « ne remplissait pas toutes les exigences édictées par un arrêté du ministère de l'Intérieur du 17 novembre 2003 ».
Les électeurs en question soulignaient que les machines ne disposaient pas « d'une horloge interne permettant de dater les divers événements et comptes rendus, en cours et hors du scrutin, de manière à garder une trace de toutes les interventions en cas de contrôle ou de contentieux », rapporte l'AFP. Le tribunal a constaté que cette situation était reconnue par la mairie et, par conséquent, décidé ne pas nommer d'expert.
De fait, les requérants avaient la possibilité de faire valoir eux-mêmes l'éventuelle invalidité des machines par un simple constat d'huissier, dressé le jour du vote. Ce qui aurait pu entraîner l'annulation du scrutin. La Ville d'Amiens semble donc avoir voulu éviter une telle situation, et préféré renoncer à ses ordinateurs de vote.