L'origine de ces sifflements se trouve dans la conception du moteur ou son alimentation par l'électronique de puissance, dont les forces parasites de fréquences variables peuvent engendrer des vibrations et donc des bruits. « La discrétion du moteur électrique par rapport au thermique permet au conducteur de tout entendre ! Pour y remédier dès la conception, il fallait réunir des compétences éloignées les unes des autres dans les directions de Renault : mécanique vibratoire, acoustique, magnétique et électronique. Renault n’a pas encore d’ingénierie métier dans ce domaine en interne », explique Vincent Lanfranchi, maître de conférences, qui avait déjà travaillé avec Alstom sur cette problématique.
Objectif : décloisonner les compétences et les outils
Cette expérience a valu au LEC d’être sélectionné pour mettre au point l’ingénierie vibro-acoustique du groupe motopropulseur électrique, et transmettre cette compétence au constructeur. Selon le cahier des charges de Renault, le LEC devait étudier un moteur électrique sous toutes ses coutures et assurer la reproductibilité des démarches de modélisation et d’expérimentation, chaque design de moteur réagissant différemment. « Nous avons adopté une approche scientifique nouvelle pour l’étude des phénomènes harmoniques, en couplant deux modélisations, numérique et analytique, détaille Vincent Lanfranchi. Il fallait décloisonner les compétences et les outils pour formuler des préconisations de conception. J’ai été impressionné par les moyens déployés par Renault. Reste à synthétiser nos résultats, très satisfaisants, à en définir les limites et les perspectives. »
AVELEC, une référence d'envergure européenne pour le LEC
Doté d’un budget de 2,6 millions d’€, AVELEC associe aussi trois PME innovantes – Vibratec, Adetel Équipement et Cedrat technologies, et s’achèvera en 2013. Déjà, la thèse effectuée par Pierre Pellerey au sein du LEC sur "Bruit & Vibration des machines électriques pour les applications automobiles" est terminée. Elle lui a valu d’être embauché par Dyson, au Royaume-Uni. « AVELEC servira de référence d’envergure européenne pour le LEC », assure Vincent Lanfranchi.