A un mois de la présidentielle en France, la campagne bat son plein sur Internet, désormais fortement investie par les candidats. Les trois candidats les mieux placés dans les sondages, Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou, y sont logiquement présents, avec un avantage marqué pour la candidate du Parti socialiste.
Ils se livrent à « une bataille de territoire sur le net pour gagner en visibilité », explique à l'AFP Guilhem Fouetillou, cofondateur de la société RTGI, qui a mis au point un observatoire de la présidentielle. « En octobre, nous avions recensé 1200 sites et actuellement, nous en sommes à plus de 2000 », indique l'universitaire. « Il y a eu une explosion du nombre de sites et ils sont beaucoup plus actifs », poursuit-il. Selon sa méthodologie, RTGI recense notamment 559 sites autour du PS, 288 pour l'UDF et 279 pour l'UMP qui a pratiquement refait son retard. Tous trois sont en tout cas loin devant les 22 sites autour du Front National. L'ensemble des sites est accessible sur la Blogopole, cartographie interactive des forces en présence.
Si les partis renforcent leur présence, le poids de l'Internet dans la campagne doit être relativisé. « Internet n'est pas le médium roi de la campagne, cela reste la télévision », explique ainsi Thierry Vedel, chercheur au Cevipof. « Internet a sûrement une influence mais peut-être pas aussi massive que ne le pensent certains internautes », en tout cas pour cette présidentielle, ajoute-t-il. Toutefois, Internet a ses moments de gloire. En témoigne la vidéo de Ségolène Royal sur les professeurs mise en ligne sur Dailymotion, ou le soutien d'Alain Duhamel apporté à François Bayrou. « Il y a une demande très forte pour ce type de contenu » vidéo, assure Eric Walter, responsable Internet à l'UMP. Pour Ségolène Royal, son comité de soutien
Désirs d'Avenir relève le « visionnage exceptionnel de certaines vidéos », par exemple la visite de la candidate à Clichy-sous-Bois. A l'approche de l'échéance, « le ton se durcit » entre internautes, note Carlo Revelli, cofondateur du site Agoravox, qui met en ligne des contributions de citoyens divers. « Actuellement nous sommes obligés de refuser un nombre croissant d'articles qui font de la propagande », relève-t-il.