Des scores très contrastés selon les régions et les départements
François Bayrou (UDF) recueille 18,55% des voix, soit le triple de son score de 2002. Il n'a donné dimanche aucune consigne pour le second tour, que ses électeurs devraient arbitrer.
Jean-Marie Le Pen (FN), qui avait créé la sensation en se qualifiant pour le second tour il y a cinq ans, subit une forte érosion pour son dernier combat, avec 10,51%, soit une perte d'un million de voix par rapport au 21 avril 2002
Le scrutin, qui marque le retour d'un affrontement droite-gauche classique, a connu une très forte participation, avec quelque 84,6% de votants, à un cheveu du record absolu de 1965 (84,75%).
Presque partout, des électeurs ont dû faire la queue jusqu'à la fermeture des bureaux.
Le traditionnel débat télévisé opposant les deux finalistes, qui repartent dès lundi en campagne, aura lieu mercredi 2 mai.
De premiers sondages d'intentions de vote pour le second tour donnaient dimanche soir Nicolas Sarkozy vainqueur, avec 52% à 54% des voix.
Tout en disant vouloir "un débat entre deux projets de société", il a tenté d'esquisser un recentrage, affirmant vouloir "protéger les Français", notamment les plus faibles, "contre les peurs qui les habitent".
Ségolène Royal, 53 ans, a estimé qu "une nouvelle campagne s'ouvre", et promis depuis son fief de Melle (Deux-Sèvres) de "porter le combat du changement pour que la France se relève".
Elle a bénéficié pleinement du réflexe de vote utile à gauche, réalisant un score supérieur d'environ 2 points à ceux additionnés de Lionel Jospin (PS), Christiane Taubira (PRG) et Jean-Pierre Chevènement (MDC) en 2002, au prix du laminage des petits candidats.
Le candidat UDF, François Bayrou, fort de sa spectaculaire progression, a de son côté déclaré qu'il "ne reviendrait pas en arrière" et annoncé son intention de poursuivre sur la voie d'un centre indépendant, tandis que l'UMP lui faisait des avances et que Mme Royal s'adressait aux électeurs centristes en se posant en "garante d'un Etat impartial".
M. Le Pen, en net recul, est le grand vaincu du scrutin. Loin du nouveau "tsunami" qu'il promettait, son score apparaît cette fois inférieur à celui qu'annonçaient les sondeurs.
Le dirigeant d'extrême droite semble payer, outre l'habileté de Nicolas Sarkozy à chasser sur ses terres, une forte mobilisation des nouveaux électeurs et la chute de l'abstention (qui avait atteint 28,4% en 2002, un record).
Le chef du FN doit se prononcer le 1er mai pour le second tour.
Le score de Mme Buffet pose la question de la survie du PCF, tombé à un nouveau plus bas historique, tandis que l'altermondialiste José Bové (1,32%) et Gérard Schivardi (soutenu par le PT, 0,34%) n'ont pas décollé.