Un nouveau monde
Publié le 10 septembre 2009 à 09:56
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Le principe de la taxe carbone, accepté par tous les candidats aux élections présidentielle, est devenu le sujet principal de la rentrée politique, une rentrée politique placée donc sous le double signe de la crise et de l'écologie. La crise comme étau de nos ambitions et cause de nos malheurs. L'écologie comme nouveau défi pour l’immédiat comme les générations futures mais aussi comme nouvel eldorado pour celles et ceux qui « grenouillent » dans ces milieux encore trop dominés par l’utopie et la politique politicienne alors que l’urgence industrielle, à son service, s’impose. A tous.
Ni l’un ni l’autre de ces nouveaux paramètres ne sont gérables à l’échelle d’un seul pays ou d’une nation. Les décisions à prendre sont à l’échelle de l’enjeu : planétaire !
La période qui s’ouvre devant nous pourrait être pourtant salvatrice dans la mesure où elle ne peut que nous conduire à la vérité, balayant slogans et clivages, condamnant le virtuel au profit du grand oublié des dernières décennies : le réel.
Et pour le coup, l’onde de choc, qui ne manquera pas de toucher le Vieux continent, pourrait modifier le paysage politique. Y compris chez nous.
Les beaux-parleurs qui ahanent les mêmes paroles depuis des lustres sur l’urgence de réformer notre modèle l'Etat-providence à la française – et notre système social colbertiste hérité de la Libération - sont dépassés par les événements alors que seule la réforme –ici et ailleurs – nous conduira à condition de s’en donner les moyens et d’en avoir le courage, vers la Restauration. Celle du 21ème siècle.
On nous serine chaque jour la crise, la crise, … Mais quelle crise ? S’il s’agit de celle des financiers inconscients ou sans scrupules, elle existe. S’il s’agit de celle des constructeurs de certains secteurs à commencer par l’automobile qui n’ont pas vu venir la mutation de la société et donc celle de la demande alors oui, là encore, elle existe. Mais s’il s’agit de faire le constat que le château de cartes, château édifié par tous les pays développés, de gauche, sociaux-démocrates ou de droite, alors là assurément non, la crise n’est que l’aboutissement d’un long et permanent mensonge ! Au premier rang duquel figure la désindustrialisation massive transférée chez les dragons asiatiques devenus riches et puissants à cause de notre naïveté comme de la cupidité de certains.
Le niveau du chômage augmente. Mais, toutes proportions gardées, il reste, en France en tous cas, très inférieur au pic de 1993, une situation extrême atteinte pourtant sans dégradation conjoncturelle mondiale, la preuve sans doute que cette ressemblance nous conduit à penser davantage à un cortège de questions structurelles qui restent sans réponse.
L’heure de la sortie de crise, personne ne la connaît et d’ailleurs il n’est pas impossible – même si les pays unis ont mis sur la table des milliers de milliards d’euros pour faire face – que la situation ne se dégrade pas encore davantage. L'heure de vérité ne sonnera que lorsque notre situation redeviendra saine, en espérant que la France sorte vite, plus vite, de la crise, que les autres.
Le danger sociétal et politique est là : si la France est en revanche à la traîne de ses voisins et grands partenaires, plus que jamais, l’édification d’un nouveau mur, celui du dogmatisme, qu’incarnent certains mouvements d’opposition non parlementaire, nous guette. Avec ses dangers, ses dérives, son insalubrité économique et même sociale.
Le seul dénominateur commun qui semble mouvoir les peuples aujourd’hui et tout particulièrement les jeunes générations qui, au passage, répètent souvent les gestes économes de nos anciens, c’est l'écologie. Et bien sûr, la course à l'écologie, la course au fonds de commerce électoral, a déjà commencé. Avec, en corollaire, de nouveaux modèles qui se font jour, allant jusqu’à préférer décroissance et donc régression plutôt que croissance et progrès. Au nom d’une protection de notre environnement, au nom d’un développement durable qui sont, tous deux, des concepts encore relativement flous et loin d’être homogènes à l’échelle de la planète.
Assurément, l'urgence existe. Elle est d’ailleurs presqu’universellement reconnue. Et elle dépasse la dialectique sur la théorie du réchauffement climatique. Les théories actuelles sur le CO2 seront vite balayées par l’identification d’autres menaces que nous ne connaissons pas encore.
Actuellement, en France, le débat se cristallise sur la taxe carbone, simplement parce que l’Etat a besoin de nouvelles ressources et ce malgré l’opposition assez nette de nos compatriotes, constatée par sondages, qui ne veulent pas qu'écologie ne rime avec taxe.
Il ne faut rien attendre de nos dirigeants. À l’échelle de la planète, de leurs discussions, ne sortiront au mieux que de mauvais compromis, au pire, de cruelles compromissions. En revanche, la pollution s’est créée et développée avec la concentration urbaine. Et ce seront les villes, les bourgs et les villages qui initieront les innovations les plus hardies et sans doute les plus salvatrices.
Nos élus locaux ont, sur leurs épaules, la responsabilité de notre devenir, ils sont maîtres de notre destin dans bien des domaines. Faisons leur confiance ! Et laissons ces personnes au dévouement si grand, pour le bien public, mettre en œuvre les programmes écoloréalistes qu’attendent leurs administrés. Au nom d’une Société plus saine, plus sûre et plus prospère.