Mauvaise nouvelle pour vos impôts : cette aide de 61€ à 183€ par enfant va disparaître en 2026

Publié le 23 septembre 2025 à 12:00
Parents d’élèves au collège ou au lycée, préparez-vous à une annonce qui pourrait bien chambouler votre prochaine déclaration de revenus. Une modification discrète mais lourde de conséquences se profile à l’horizon 2026, et elle concerne une aide fiscale que vous pensiez acquise…
Un projet de loi qui va faire grincer des dents
La nouvelle est tombée en toute discrétion dans les arcanes du pouvoir : le projet de loi de finances pour 2026, transmis au Premier ministre Sébastien Lecornu, prévoit de supprimer la réduction d’impôt dont bénéficient aujourd’hui des millions de familles pour les frais de scolarité de leurs enfants au collège ou au lycée.
Cette mesure, héritée du gouvernement précédent, n’est pas anodine. Elle s’inscrit dans une série d’efforts destinés à redresser les comptes publics, alors même que d’autres mesures fiscales touchent déjà les foyers les plus aisés. Mais cette fois-ci, ce sont bien les classes moyennes et supérieures qui sont directement visées.
En 2021, 2,45 millions de foyers fiscaux ont profité de cette niche fiscale, économisant en moyenne 183 euros chacun. Un avantage qui pourrait bientôt n’être plus qu’un souvenir…
Des économies sur le dos des familles ?
Jusqu’à présent, chaque rentrée scolaire offrait aux parents un petit coup de pouce bienvenu : 61 euros de réduction d’impôt pour un collégien, 153 euros pour un lycéen, et même 183 euros pour un étudiant dans le supérieur. Une somme qui, multipliée par le nombre d’enfants et d’années de scolarité, finissait par peser dans le budget familial.
Mais ce sont justement ces « dépenses de poids » qui sont dans le viseur du Conseil des prélèvements obligatoires. D’après un rapport publié en octobre 2024, ces avantages fiscaux seraient « inefficaces et inefficients », profitant surtout aux ménages les plus aisés. Selon le même rapport, deux tiers des bénéficiaires de la réduction pour collège appartenaient en 2021 aux 30% de Français les plus riches. Ce pourcentage montait à 67% pour le lycée et 75% pour le supérieur.
Le Conseil des prélèvements obligatoires recommande donc de supprimer cette niche fiscale, pour mieux cibler les aides financières vers les familles qui en ont le plus besoin, via une hausse de l’enveloppe des bourses scolaires.
Une exception pour l’enseignement supérieur ?
Si la suppression semble actée pour le collège et le lycée, le sort de la réduction d’impôt pour les étudiants reste incertain. En 2024, 1,48 million de ménages en bénéficiaient encore pour un coût total de 214 millions d’euros. Certains députés proposent d’y mettre fin pour financer une réforme profonde des bourses étudiantes. Mais pour l’instant, le projet de loi de finances ne retient que la suppression pour le secondaire, laissant planer le doute sur le supérieur… jusqu’à quand ?
Ce qui va changer concrètement pour votre déclaration 2026
Si la mesure est adoptée, elle s’appliquera à la déclaration de revenus de 2026, soit sur vos revenus 2025. Autrement dit, dès la rentrée prochaine, il vous faudra anticiper la disparition de ce petit bonus fiscal. Fini, donc, l’avantage automatique de quelques dizaines ou centaines d’euros pour chaque enfant scolarisé en secondaire.
Attention : si vous comptez sur cette réduction pour équilibrer votre budget familial, il est temps de revoir vos prévisions. La suppression ne sera effective que si le Parlement vote le budget en l’état cet automne, mais son adoption semble très probable.
Pourquoi ce tournant fiscal ?
Au-delà des économies immédiates, l’État souhaite réorienter les aides vers les familles les plus modestes. L’objectif affiché : mettre fin à des avantages jugés trop dispersés et peu efficaces, et renforcer à la place le système des bourses scolaires. Selon les experts, cela permettrait de mieux cibler l’effort public et de rendre le système plus juste.
Mais pour de nombreux parents, la pilule risque d’être difficile à avaler, d’autant qu’aucune mesure de compensation n’a été annoncée pour les classes moyennes qui perdaient ainsi un soutien précieux.
Des réactions déjà vives
Du côté des associations de parents d’élèves comme des syndicats enseignants, l’inquiétude monte. Beaucoup dénoncent une mesure qui risque d’accroître les inégalités et de rendre plus difficile la gestion du budget des familles avec plusieurs enfants scolarisés.
À quoi faut-il s’attendre dans les prochains mois ?
Le projet de loi de finances doit encore être débattu au Parlement à l’automne. Mais selon plusieurs sources, rares sont les députés prêts à s’opposer frontalement à cette suppression, compte tenu de la nécessité affichée de réformer en profondeur les finances publiques.
Pour les parents concernés, il ne reste donc qu’à suivre de près les débats et à anticiper, dès maintenant, la disparition d’une aide fiscale qui semblait jusqu’ici inébranlable.