Arnaque Assurance Retraite : des milliers de victimes piégées par ces faux sites IA

Arnaque Assurance Retraite : des milliers de victimes piégées par ces faux sites IA
Par Cindy Duparcq
Publié le 22 septembre 2025 à 12:00
Imaginez recevoir un message promettant une revalorisation surprise de votre pension ou l’accès à un versement oublié, réservé à ceux qui ont travaillé entre 1975 et 1993. La tentation de cliquer est grande, surtout lorsque l’information semble tomber à pic… Mais derrière ces annonces séduisantes se cachent parfois des pièges redoutables, conçus pour voler vos données et votre argent. L’Assurance retraite tire la sonnette d’alarme : les arnaques en ligne se multiplient, et personne n’est à l’abri. Comment fonctionnent ces escroqueries et, surtout, comment s’en protéger ? Plongée dans les rouages de ces nouveaux cyber-risques qui ciblent nos aînés.

Les nouvelles cibles des arnaques : retraités et proches

Depuis plusieurs mois, la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) observe une inquiétante progression des faux sites liés à la retraite. Ces plateformes frauduleuses, souvent générées par intelligence artificielle, s’adressent en priorité aux retraités – ou à ceux qui s’apprêtent à le devenir. Pourquoi eux ? Parce que la complexité des démarches administratives, associée à la promesse d’un gain rapide, fait de cette population une cible idéale pour les escrocs.

Un site peut afficher des logos officiels, reprendre les codes graphiques de l’Assurance retraite, et pourtant, n’être qu’un leurre sophistiqué destiné à soutirer vos données personnelles.

Promesses alléchantes et sentiment d’urgence : le piège se referme

Le scénario est rodé : vous tombez sur un article ou recevez un email affirmant qu’une mesure exceptionnelle permettrait de toucher un rappel de pension, réservé à certains profils. Le message est répété, insistant, et joue sur l’urgence : « Derniers jours pour faire valoir vos droits ! » C’est là que l’arnaque se noue.

Les escrocs comptent sur la pression psychologique pour vous pousser à agir sans réfléchir. Or, la Cnav le confirme : aucune mesure officielle ne prévoit ce genre de rappel automatique. Les informations diffusées sont inventées, et leur unique but est de vous inciter à cliquer ou à renseigner un formulaire.

Attention : répondre à ces sollicitations peut vous exposer au vol de données, voire à des pertes financières majeures. Ne communiquez jamais vos coordonnées bancaires ou personnelles sans vérification préalable !

Des sites frauduleux générés par intelligence artificielle

Derrière cette vague d’arnaques se cache un phénomène nouveau : la génération automatisée de sites web par intelligence artificielle. En quelques clics, des plateformes entières voient le jour, avec des articles au style maladroit, parfois incohérent, et sans la moindre source fiable.

Certains sites, comme « Amios.fr », illustrent parfaitement la tendance : ils diffusent des contenus grotesques, mélangent des sujets sans rapport, et redirigent les internautes vers des pages suspectes, où l’on vous demande de remplir des formulaires ou de « vérifier votre éligibilité »… Un prétexte pour récupérer vos informations sensibles.

Pour reconnaître un faux site, soyez attentif : adresse web étrange, fautes de français, absence de sources claires, style alarmiste ou incohérent. Si quelque chose vous semble anormal, il vaut mieux s’abstenir.

Jusqu’où peuvent aller ces escroqueries ?

Ces arnaques ne s’arrêtent pas au simple vol de clics. Une fois vos coordonnées transmises, certains fraudeurs se font passer pour des conseillers retraite, vous contactent et proposent des placements fictifs, des virements ou des investissements soi-disant avantageux. D’autres vont jusqu’à demander votre RIB, sous prétexte de verser une pension revalorisée, alors qu’il s’agit d’un prétexte pour vider votre compte.

France 2 l’a révélé : des milliers de retraités ont déjà été victimes de ces manipulations, parfois sans même s’en rendre compte immédiatement. Les conséquences peuvent être dramatiques : perte d’économies, usurpation d’identité, démarches longues et compliquées pour faire opposition.

Comment se protéger efficacement ?

  1. Ne cliquez jamais sur un lien douteux : Si vous avez le moindre doute sur l’origine d’un message ou d’un site, ne cliquez pas. Préférez taper vous-même l’adresse officielle dans votre navigateur (ex : www.lassuranceretraite.fr).
  2. Vérifiez la présence du protocole sécurisé : Un site officiel commence par « https » et non « http ». Vérifiez aussi l’adresse exacte (pas de variantes douteuses ou de fautes dans le nom de domaine).
  3. Contrôlez la qualité des informations : Un vrai article cite ses sources, adopte un ton neutre et propose des liens vers des organismes officiels. Fuyez les textes trop alarmistes, bourrés de fautes ou de promesses irréalistes.
  4. Croisez toujours les informations : En cas de doute, comparez avec des médias reconnus ou contactez directement votre Carsat régionale.
  5. Ne transmettez jamais vos données personnelles : Aucun organisme officiel ne vous demandera, par email ou téléphone, vos coordonnées bancaires sans procédure sécurisée préalable.
  6. Signalez toute tentative de fraude : Si vous tombez sur un site ou un message suspect, signalez-le à abuse@cnav.fr ou via la plateforme cybermalveillance.gouv.fr.
  7. Surveillez votre espace personnel : Consultez régulièrement votre compte sur lassuranceretraite.fr pour repérer toute activité inhabituelle.

Les bons réflexes à adopter et à transmettre

La première protection, c’est l’information. Parlez-en autour de vous, surtout à vos proches potentiellement moins à l’aise avec internet. Les escrocs misent sur la méconnaissance et l’isolement : plus vous êtes prévenu, moins ils ont de chances de réussir.

N’oubliez pas : il vaut mieux prendre le temps de vérifier que de risquer de perdre ses économies. La vigilance est votre meilleure alliée face à ces arnaques qui ne cessent de se perfectionner.

En cas de doute, ne restez pas seul : contactez votre Carsat, un conseiller officiel, ou demandez conseil à un proche plus familier avec les démarches en ligne. Mieux vaut prévenir que guérir !