Dépôt 500€ exigé : cette surprise cachée dans votre facture énergie

Publié le 29 septembre 2025 à 15:26
Vous pensiez avoir tout compris sur votre nouvelle offre d’électricité ou de gaz ? Une surprise pourrait bien se glisser dans votre contrat, et elle pourrait peser lourd sur votre budget. En 2025, une nouvelle pratique se généralise chez les fournisseurs d’énergie, et rares sont ceux qui y échappent…
L’apparition discrète d’une nouvelle ligne sur votre facture
Lorsque l’on souscrit à un nouveau contrat d’énergie, le réflexe est de comparer les tarifs, les options vertes ou encore la provenance de l’électricité. Mais une mention, souvent noyée au cœur des conditions générales de vente (CGV), échappe à de nombreux consommateurs. C’est là, entre les lignes, que se cache désormais un nouveau poste de dépense : le dépôt de garantie.
Cette somme, qui peut atteindre plusieurs centaines d’euros, s’impose de plus en plus comme une condition sine qua non pour tout nouvel abonné chez la plupart des fournisseurs alternatifs. Pourtant, elle est loin d’être anodine et suscite bien des interrogations.
Jusqu’à 500 euros peuvent être exigés lors de la signature d’un contrat chez certains fournisseurs ! Un montant qui surprend plus d’un nouvel abonné.
Un phénomène qui s’étend à tout le marché
Le Médiateur national de l’énergie, qui veille à la protection des consommateurs, observe cette tendance de près. Face à la généralisation de ces frais, il a même jugé nécessaire d’intégrer la présence de dépôts de garantie dans son comparateur en ligne, permettant aux Français de faire un choix éclairé.
Pourquoi cette évolution ? Les impayés explosent. En 2024, 1,2 million d’interventions pour factures non réglées ont été recensées, soit une hausse de 24% en un an. Depuis 2019, les cas d’impayés ont bondi de 85%. Les fournisseurs cherchent donc à se prémunir contre ce risque croissant… et la solution passe par le fameux dépôt de garantie.
Des montants variables selon les fournisseurs
Si la présence du dépôt de garantie fait désormais figure de norme, les montants réclamés varient fortement d’un fournisseur à l’autre :
Ohm énergie et Wekiwi peuvent demander jusqu’à 500 euros dès l’ouverture du contrat.
TotalEnergies fixe la limite à 300 euros.
Mint énergie, Vattenfall et Octopus Energy plafonnent la demande à 250 euros.
D’autres, comme Primeo énergie ou Alpiq, réclament même l’équivalent de trois mois de facturation, ce qui peut faire grimper la note.
Ekwateur et ENI-Plenitude mentionnent également un dépôt de garantie, sans toutefois préciser le montant.
À l’inverse, EDF et Engie ne demandent aucun dépôt de garantie à leurs clients particuliers.
Le calcul du dépôt de garantie est souvent basé sur deux mois de consommation hivernale, une période où la facture grimpe en flèche à cause du chauffage. Mais certains fournisseurs préfèrent jouer la carte maximale, quitte à dissuader les plus petits budgets.
Comment ça marche ?
Lors de la signature, le dépôt de garantie est exigé et ajouté à la première facture ou à régler séparément.
La somme est conservée par le fournisseur pendant toute la durée du contrat.
Lorsque le contrat prend fin, le dépôt peut être restitué… mais attention, tout dépend du fournisseur !
Un remboursement… à surveiller de près
La restitution du dépôt de garantie n’est pas toujours automatique. Chez certains fournisseurs, le client doit en faire la demande formelle à la fin du contrat. D’autres ne remboursent qu’après 12 mois de contrat sans incident de paiement. Et si une facture reste impayée ? Le dépôt peut tout simplement être conservé, en tout ou partie, par le fournisseur.
Attention : lisez attentivement les modalités de restitution dans les CGV, car elles varient d’un opérateur à l’autre. Un oubli ou un malentendu peut coûter cher !
Qui est vraiment concerné ?
Cet « acompte » salé n’est pas systématiquement appliqué à tous les nouveaux clients. Les fournisseurs ciblent en priorité les profils considérés « à risque » – c’est-à-dire les personnes ayant déjà connu des difficultés de paiement. Pour les repérer, certains acteurs se fient au fichier ARPE, qui recense les consommateurs ayant rencontré des incidents de paiement dans le passé.
Toutefois, la tendance va clairement vers une généralisation de cette pratique, même pour des consommateurs sans historique d’impayé. Difficile alors d’y échapper, sauf à privilégier les fournisseurs qui font de la non-exigence de dépôt de garantie un argument commercial.
Conseil : Avant de souscrire, comparez systématiquement les offres et consultez les CGV. Utilisez le comparateur du Médiateur national de l’énergie pour vérifier la présence d’un dépôt de garantie. En cas de doute, contactez directement le service client du fournisseur pour éclaircir ce point.
Un effet domino sur les consommateurs
Pour de nombreux foyers, ces frais exceptionnels peuvent représenter un véritable frein à la mobilité sur le marché de l’énergie. Débourser 250 à 500 euros en plus pour changer de fournisseur n’est pas à la portée de tous, surtout dans un contexte d’inflation et de budgets contraints.
Du côté des fournisseurs, la parade est vue comme une nécessité. Selon l’association ANODE, le coût des impayés pèse entre 20 et 45 euros (HT) par an et par consommateur. Un risque qui, de leur point de vue, justifie cette nouvelle exigence.
La vigilance s’impose donc plus que jamais avant de signer. Face à la généralisation de ces frais, comparer, lire entre les lignes et poser les bonnes questions devient une étape incontournable pour éviter les mauvaises surprises et garder la main sur son budget énergie.