La presse, écrite comme audiovisuelle, joue d’ailleurs avec un délice certain de son pouvoir rédempteur, un pouvoir qui lui permet ainsi soit de vendre davantage de papier ou de capter un maximum d’audience. Mis sur la place publique, les excès des titulaires de maroquins comme leurs collaborateurs, en effet, à tout le moins, offusquent.
Le petit de cercle des personnalités qui jouent aux chaises musicales pour occuper tel ou tel poste est finalement d’un diamètre si modeste que tous ses membres souffrent de la même pathologie, celle de l’ivresse, sans ingestion aucune, rendant presqu’impossible leur appréciation des réalités, du coût d’un journal à celui du pain, de qui fait partie des avantages liés à la fonction de ce qui ne l’est pas.
Car prendre le risque d’être poursuivi par devant une juridiction pénale pour des mètres carrés en trop ou des cigares trop onéreux ne présente évidemment aucun intérêt pour toutes ces « victimes » un jour épinglées par notre confrère La Canard Enchaîné. Pour ne citer que lui.
Au sommet de l’Etat, le chef a imposé un nouveau style qui ne semble guère plaire au peuple, à ceux d’en haut comme d’en bas. Et malgré les propos et actes symboliques du Premier ministre et de son équipe, qui ne ménage ni sa peine ni ses efforts, l’Etat, matérialisé par ces individus issus d’horizons très divers, nous offre le triste spectacle d’une éruption volcanique qui serait lacrymiforme.
Que faut-il donc créer ou inventer pour que ces serviteurs de l’Etat et du bien commun deviennent enfin histasapes ? Au sens premier et technique, l’histasapage est un apprêt donné à une toile pour la rendre incorruptible.
Normalement l’opération se fait au moyen d’un savon insoluble à base de zinc mais ce ne sont là que des paraboles pour souligner la nécessité impérieuse de rendre à l’Etat sa dignité et sa grandeur, par des actes bien sûr mais aussi par des mesures plus ou moins symboliques qui, au moins, auraient le mérite de satisfaire cette France d’en bas à laquelle nous appartenons, une France qui ne se reconnaît pas ou plus dans les choix opérés, une France qui souffre, qui vit la pression d’une crise qui continue d’exister et de créer des tensions notamment sur le marché de l’emploi, une France qui se réveille, certes un peu tard, et qui mesure combien la construction européenne aura coûté, rien qu’en changeant de monnaie.
Pour rester sur le terrain des paraboles techniques et scientifiques, face à cette situation, dont l’enjeu pourrait être très lourd pour la Société, allant jusqu’à la guerre civile après qu’aient prospéré quelques guérillas urbaines dont nos villes souffrent depuis déjà longtemps, la solution ne serait-elle pas de procéder à l’histolyse de nos institutions ? Tranchant du même coup dans un exécutif en total décalage d’avec son électorat d’il y a trois ans ?
On remarque assez vite lorsqu’est évoquée cette hypothèse une corrugation de circonstance sur les visages de ceux qui nous gouvernent tout comme chez ceux qui auraient la prétention d’apparaître comme alternative sérieuse et crédible alors que notre situation est devenue ingérable pour tout mouvement démocrate, de gauche comme de droite.
Il faut pourtant se ressaisir et corroyer autant que faire se peut, cette technique des tanneries étant la seule méthode qui puisse permettre d’espérer que soit ressoudée autour d’un programme et d’une équipe ce peuple de France toujours plus nationalistes et de moins en moins européiste.
Il y a dans les forces vives qui nous représentent localement comme à l’échelle nationale de grands talents et de belles et solides compétences dont nous aurions tort de nous priver au nom d’un passager désamour de symboles « blig bling » de la République.
Les chimistes séparent les métaux précieux – en particulier l’or et l’argent - du reste des magmas que l’on leur confie par coupellation. Cette méthode marche et donne des résultats depuis des décennies. Pourquoi donc ne pas la transposer pour appliquer ce « filtre » dans les deux parlements, dans le gouvernement, dans les administrations et autres institutions aujourd’hui gangrénées par un népotisme sans précédent initié il y a déjà plus de trente ans ? Comme c’est souvent le cas et aussi parce que e n’est guère possible autrement, c’est au Président d’intervenir et d’apporter les garanties que la trajectoire sera enfin corrigée par des décisions claires, prises ad nutum, des arbitrages durs et fermes mais qui seuls seront de nature à ce que l’histasapage puisse donner les résultats que vous, moi et les autres, attendons depuis déjà trop longtemps.