Tous les six mois, l’Apec interroge un échantillon représentatif de 1 000 cadres du secteur privé en emploi sur leur perception de la situation économique et sur leurs stratégies professionnelles.
Cette huitième enquête réalisée en mai-juin 2012 reprend une grande partie des questions déjà posées précédemment et permet de suivre l’évolution de l’opinion des cadres sur la conjoncture économique et la situation de leur entreprise, leurs satisfactions professionnelles et leurs perspectives d’évolution. Lors de cette enquête, les cadres ont par ailleurs été interrogés sur leurs attentes concernant les sujets annoncés pour la Conférence sociale de juillet entre le nouveau gouvernement et les partenaires sociaux, ainsi que, plus globalement, sur ce qu’ils jugent prioritaire en matière de politique d’emploi.
Principaux résultats
Les cadres ne perçoivent pas d’amélioration de la situation de l’économie et de l’emploi et ils sont plus nombreux à juger que leur entreprise est en difficulté. La part des cadres optimistes reste cependant majoritaire (61 %) même si son niveau fléchit, alors que plus d’un cadre sur deux estime que le marché de l’emploi des cadres n’est pas plus favorable que celui des autres salariés. Le niveau de satisfaction professionnelle reste cependant stable, ainsi que la hiérarchie des motifs de satisfaction, avec des opinions nuancées sur les perspectives d’évolution. Seules les perspectives de carrière voient encore un recul des avis positifs.
De fait, faisant preuve d’une certaine lucidité, moins de cadres envisagent de quitter leur entreprise, y compris parmi les plus jeunes, pour se centrer davantage sur leur entreprise et des stratégies privilégiant les relations internes.
Ils expriment moins de souhaits de formation, mais sont plus nombreux à vouloir effectuer un bilan de compétences. Aussi, dans un contexte où il leur est difficile de se projeter, ils sont moins nombreux à exprimer des attentes en conseils pour gérer leur carrière.
Les réponses aux deux questions d’actualité sur les priorités gouvernementales en matière d’emploi reflètent ce climat d’inquiétude latente. Interrogés d’abord sur les thèmes de la Conférence sociale qui étaient annoncés début mai, les cadres privilégient très nettement l’emploi des jeunes et des séniors, puis le pouvoir d’achat.
Interrogés ensuite sur des aspects plus spécifiques de ces thématiques, c’est l’accès des jeunes à des emplois stables qui vient en priorité, devant le maintien dans l’emploi des seniors, la création d’emplois durables constituant l’arrière-plan commun de ces deux préoccupations. Quant aux politiques de rémunération, le plafonnement des rémunérations les plus élevées l’emporte sur la réduction des inégalités salariales et sur l’amélioration des salaires les plus faibles. L’analyse des résultats indique cependant certains écarts importants d’opinions sur les priorités selon les âges et le sexe.
Conjoncture économique : à un an d’intervalle, les cadres ne perçoivent pas d’amélioration de la situation de l’économie et de l’emploi
La note moyenne attribuée par les cadres à la situation économique globale s’élève à 4,5 sur 10, soit une légère hausse par rapport à décembre 2011 mais un recul de 0,5 point par rapport à la même période de 2011. Les trois quarts des cadres interrogés en mai 2012 donnent une note inférieure à 6. Seuls 12 % d’entre eux jugent la situation très favorable en attribuant une note supérieure à 7, alors que 28 % jugent la situation très préoccupante (note inférieure à 4). Les cadres les plus âgés jugent davantage la situation préoccupante. Plus du tiers des cadres âgés de 50 ans et plus donnent une note inférieure à 4, contre seulement 19 % des moins de 30 ans. Les cadres des Ressources humaines sont davantage inquiets : 36 % donnent une note inférieure à 4.
Progression de la part des cadres percevant des difficultés dans leur entreprise
La situation globale de l’économie française est jugée difficile par une large proportion des cadres et une part accrue d’entre eux pensent que leur entreprise est elle-même en difficulté. En effet, 28 % des cadres jugent que leur entreprise est actuellement en difficulté sur le plan économique, soit une progression de 7 points en un an. Cette proportion reste très loin du record atteint en décembre 2009 (43 %) mais la tendance à la dégradation des opinions est nette. Ainsi, la proportion de cadres jugeant que leur entreprise est en développement chute, elle, de 13 points en un an. Il y a un an, l’écart entre les cadres estimant que leur entreprise était en développement et ceux estimant qu’elle était en difficulté atteignait 23 points. Il n’est plus aujourd’hui que de 2 points.
Les cadres des secteurs Santé-social-culture sont les plus nombreux à déclarer que leur structure est en difficulté (41 % d’entre eux). Les cadres de l’industrie et ceux du commerce sont également plus nombreux que la moyenne (un tiers d’entre eux, soit 5 points de plus que la moyenne). Seuls les cadres du secteur Ingénierie-R & D déclarent une situation nettement plus favorable que l’ensemble des cadres. Dans ce secteur, 4 cadres sur 10 indiquent que leur entreprise est en développement, soit deux fois plus que ceux qui déclarent que leur entreprise est en difficulté.
Baisse des recrutements et des départs
La question posée aux cadres quant aux mouvements dans leur entreprise ne vise pas une quantification des entrées et des sorties de cadres dans les entreprises : les résultats indiquent seulement des tendances, telles qu’observées par les cadres eux-mêmes.
68 % de cadres indiquent que leur entreprise a recruté des cadres au cours des six derniers mois, soit 2 points de moins qu’il y a six mois et 1 point de moins qu’il y a un an. On observe parallèlement une légère diminution de la part des cadres indiquant que leur entreprise s’est séparée de cadres au cours des derniers mois (licenciements ou départs négociés). Ainsi, il semblerait que les mouvements dans les entreprises aient connu un léger fléchissement au cours des derniers mois. En effet, 39 % des cadres indiquent travailler dans une structure où il y a eu à la fois des départs et des recrutements de cadres au cours de six derniers mois. Ils étaient 41 % il y a un an et 44 % en décembre dernier.
Des cadres davantage pessimistes
Baisse de l’optimisme des cadres en un an
Le net fléchissement de l’optimisme des cadres constaté en décembre 2011 se confirme six mois plus tard. 61 % des cadres se déclarent optimistes pour leur avenir professionnel dans les douze prochains mois, soit un point de moins qu’en décembre dernier et une chute de sept points en un an. Il faut remonter à mai 2010 pour enregistrer un niveau d’optimisme plus faible (59 %).
L’âge constitue, comme lors de chaque vague de cette enquête, l’élément le plus discriminant quant à l’optimisme des cadres. 77 % des moins de 30 ans se déclarent optimistes pour leurs perspectives professionnelles dans les douze prochains mois, contre moins de la moitié des cadres âgés de plus de 50 ans. On peut noter par ailleurs le faible niveau d’optimisme des cadres de la fonction Ressources Humaines. Seuls 51 % des cadres RH se déclarent optimistes pour leur avenir professionnel, soit dix points de moins que la moyenne des cadres et le plus faible niveau parmi les dix grandes fonctions cadres. Enfin, le niveau d’optimisme s’accroît avec la taille de l’entreprise. Seulement 55 % des cadres des entreprises de moins de 50 salariés se déclarent optimistes pour leur avenir dans les douze prochains mois, contre 66 % des cadres de celles de plus de 5 000 salariés. Ces derniers ont logiquement davantage de perspectives d’évolution professionnelle en interne, ce qui est plus difficile pour les cadres des structures plus petites, et se sentent donc moins exposés.
Cette poussée de pessimisme, même si la majorité des cadres restent optimistes pour leur avenir, est liée en grande partie à des perspectives de mobilité externe qui s’assombrissent. Ainsi, seuls 43 % des cadres estiment que le marché de l’emploi est actuellement plus favorable pour les cadres que pour les autres salariés, soit une chute de 12 points par rapport à l’an passé à la même période.
Une fois encore, il s’agit du résultat le plus bas depuis deux ans (en mai 2010, 37 % des cadres jugeaient que le marché de l’emploi était plus favorable). Tout comme l’optimisme en l’avenir, les résultats à cette question varient fortement en fonction de l’âge des cadres et de l’effectif de leur entreprise. Les jeunes cadres de 30 à 34 ans sont les plus enclins à juger que le marché de l’emploi est plus favorable pour les cadres que pour les autres salariés (54 %). À l’inverse, seulement un tiers des cadres âgés de 50 ans et plus est d’accord avec cette affirmation.
L’écart est également important selon la taille des entreprises. Dans les entreprises de moins de 50 salariés, un tiers des cadres jugent que le marché de l’emploi externe est plus favorable pour les cadres, contre un cadre sur deux dans les entreprises de plus 5 000 salariés.
Stabilité de la satisfaction professionnelle
Traditionnellement, la satisfaction professionnelle des cadres est peu dépendante de la conjoncture économique. Ainsi, les taux de satisfaction des cadres sont très proches pour les critères mesurés depuis la création de ce Baromètre, avec des écarts qui n’excèdent pas trois points.
La hiérarchie des satisfactions reste donc identique. Une large majorité de cadres se déclarent ainsi satisfaits de l’intérêt de leur travail et des relations avec leur hiérarchique. Les réponses sont davantage partagées quant à la charge de travail. Enfin, comme à chaque vague, moins de 4 cadres sur 10 se déclarent satisfaits de la politique RH de leur entreprise.
Pessimisme plus mesuré quant aux évolutions concrètes des conditions de Travail
Par rapport à mai 2011, les cadres interrogés en mai 2012 se déclarent davantage inquiets quant à l’évolution de leurs conditions de travail, de leur rémunération ou de leurs perspectives de carrière dans leur entreprise. Toutefois, cette hausse de l’inquiétude demeure limitée par rapport au regain de pessimisme constaté par ailleurs. De plus, les perspectives sont jugées plus favorables qu’en décembre 2011. Autrement dit, si les cadres font part d’un certain pessimisme par rapport à la situation économique globale, à la situation du marché de l’emploi ou par rapport à leurs perspectives professionnelles, les répercussions concrètes sur leur situation actuelle sont moins nettes. Par exemple, 34 % des cadres estiment que les évolutions quant à leurs perspectives de carrière dans leur entreprise seront positives dans les douze prochains mois, soit légèrement plus que la proportion de ceux qui jugent qu’elles seront plutôt négatives.
Stratégies professionnelles : baisse des souhaits de mobilité
Moins de cadres envisagent de quitter leur entreprise actuelle
Les cadres jugeant globalement que la situation du marché de l’emploi ne leur est pas favorable sont moins nombreux à envisager une mobilité externe. Ce comportement traduit une certaine lucidité de la part des cadres : quand le marché de l’emploi est moins favorable, les cadres sont plus frileux pour bouger, et c’est l’inverse lorsque le marché va mieux à nouveau.
Ainsi, 29 % des cadres interrogés en mai 2012 envisagent de quitter volontairement leur entreprise actuelle dans les douze prochains moins, soit une baisse de six points par rapport à mai 2011. Symétriquement, la part des cadres pensant rester au même poste dans la même entreprise augmente aussi de six points.
Cette baisse des projets de mobilité externe concerne toutes les catégories de cadres. Même les cadres les plus jeunes, qui sont généralement ceux qui envisagent le plus de bouger, sont davantage prudents qu’il y a un an. En mai 2011, 43 % des cadres de moins de 30 ans envisageaient de quitter volontairement leur entreprise actuelle. Ils ne sont plus que 37 % en mai 2012.
Pas d’évolution des stratégies professionnelles
On observe à la fin du premier semestre 2012 peu d’évolutions des stratégies professionnelles que comptent mettre en oeuvre les cadres dans les douze prochains mois. Toutefois, le recentrage des cadres sur leur entreprise modifie légèrement la hiérarchie des stratégies. Ainsi, celles consistant à « être irréprochable dans son travail », à « soigner ses relations avec ses collègues » et « avec ses hiérarchiques » progressent en un an (respectivement + 3 points, + 2 points et + 1 point). En revanche, « prendre du recul et profiter de la vie » recule en quatrième position dans les stratégies professionnelles des cadres.
Cette huitième enquête réalisée en mai-juin 2012 reprend une grande partie des questions déjà posées précédemment et permet de suivre l’évolution de l’opinion des cadres sur la conjoncture économique et la situation de leur entreprise, leurs satisfactions professionnelles et leurs perspectives d’évolution. Lors de cette enquête, les cadres ont par ailleurs été interrogés sur leurs attentes concernant les sujets annoncés pour la Conférence sociale de juillet entre le nouveau gouvernement et les partenaires sociaux, ainsi que, plus globalement, sur ce qu’ils jugent prioritaire en matière de politique d’emploi.
Principaux résultats
Les cadres ne perçoivent pas d’amélioration de la situation de l’économie et de l’emploi et ils sont plus nombreux à juger que leur entreprise est en difficulté. La part des cadres optimistes reste cependant majoritaire (61 %) même si son niveau fléchit, alors que plus d’un cadre sur deux estime que le marché de l’emploi des cadres n’est pas plus favorable que celui des autres salariés. Le niveau de satisfaction professionnelle reste cependant stable, ainsi que la hiérarchie des motifs de satisfaction, avec des opinions nuancées sur les perspectives d’évolution. Seules les perspectives de carrière voient encore un recul des avis positifs.
De fait, faisant preuve d’une certaine lucidité, moins de cadres envisagent de quitter leur entreprise, y compris parmi les plus jeunes, pour se centrer davantage sur leur entreprise et des stratégies privilégiant les relations internes.
Ils expriment moins de souhaits de formation, mais sont plus nombreux à vouloir effectuer un bilan de compétences. Aussi, dans un contexte où il leur est difficile de se projeter, ils sont moins nombreux à exprimer des attentes en conseils pour gérer leur carrière.
Les réponses aux deux questions d’actualité sur les priorités gouvernementales en matière d’emploi reflètent ce climat d’inquiétude latente. Interrogés d’abord sur les thèmes de la Conférence sociale qui étaient annoncés début mai, les cadres privilégient très nettement l’emploi des jeunes et des séniors, puis le pouvoir d’achat.
Interrogés ensuite sur des aspects plus spécifiques de ces thématiques, c’est l’accès des jeunes à des emplois stables qui vient en priorité, devant le maintien dans l’emploi des seniors, la création d’emplois durables constituant l’arrière-plan commun de ces deux préoccupations. Quant aux politiques de rémunération, le plafonnement des rémunérations les plus élevées l’emporte sur la réduction des inégalités salariales et sur l’amélioration des salaires les plus faibles. L’analyse des résultats indique cependant certains écarts importants d’opinions sur les priorités selon les âges et le sexe.
Conjoncture économique : à un an d’intervalle, les cadres ne perçoivent pas d’amélioration de la situation de l’économie et de l’emploi
La note moyenne attribuée par les cadres à la situation économique globale s’élève à 4,5 sur 10, soit une légère hausse par rapport à décembre 2011 mais un recul de 0,5 point par rapport à la même période de 2011. Les trois quarts des cadres interrogés en mai 2012 donnent une note inférieure à 6. Seuls 12 % d’entre eux jugent la situation très favorable en attribuant une note supérieure à 7, alors que 28 % jugent la situation très préoccupante (note inférieure à 4). Les cadres les plus âgés jugent davantage la situation préoccupante. Plus du tiers des cadres âgés de 50 ans et plus donnent une note inférieure à 4, contre seulement 19 % des moins de 30 ans. Les cadres des Ressources humaines sont davantage inquiets : 36 % donnent une note inférieure à 4.
Progression de la part des cadres percevant des difficultés dans leur entreprise
La situation globale de l’économie française est jugée difficile par une large proportion des cadres et une part accrue d’entre eux pensent que leur entreprise est elle-même en difficulté. En effet, 28 % des cadres jugent que leur entreprise est actuellement en difficulté sur le plan économique, soit une progression de 7 points en un an. Cette proportion reste très loin du record atteint en décembre 2009 (43 %) mais la tendance à la dégradation des opinions est nette. Ainsi, la proportion de cadres jugeant que leur entreprise est en développement chute, elle, de 13 points en un an. Il y a un an, l’écart entre les cadres estimant que leur entreprise était en développement et ceux estimant qu’elle était en difficulté atteignait 23 points. Il n’est plus aujourd’hui que de 2 points.
Les cadres des secteurs Santé-social-culture sont les plus nombreux à déclarer que leur structure est en difficulté (41 % d’entre eux). Les cadres de l’industrie et ceux du commerce sont également plus nombreux que la moyenne (un tiers d’entre eux, soit 5 points de plus que la moyenne). Seuls les cadres du secteur Ingénierie-R & D déclarent une situation nettement plus favorable que l’ensemble des cadres. Dans ce secteur, 4 cadres sur 10 indiquent que leur entreprise est en développement, soit deux fois plus que ceux qui déclarent que leur entreprise est en difficulté.
Baisse des recrutements et des départs
La question posée aux cadres quant aux mouvements dans leur entreprise ne vise pas une quantification des entrées et des sorties de cadres dans les entreprises : les résultats indiquent seulement des tendances, telles qu’observées par les cadres eux-mêmes.
68 % de cadres indiquent que leur entreprise a recruté des cadres au cours des six derniers mois, soit 2 points de moins qu’il y a six mois et 1 point de moins qu’il y a un an. On observe parallèlement une légère diminution de la part des cadres indiquant que leur entreprise s’est séparée de cadres au cours des derniers mois (licenciements ou départs négociés). Ainsi, il semblerait que les mouvements dans les entreprises aient connu un léger fléchissement au cours des derniers mois. En effet, 39 % des cadres indiquent travailler dans une structure où il y a eu à la fois des départs et des recrutements de cadres au cours de six derniers mois. Ils étaient 41 % il y a un an et 44 % en décembre dernier.
Des cadres davantage pessimistes
Baisse de l’optimisme des cadres en un an
Le net fléchissement de l’optimisme des cadres constaté en décembre 2011 se confirme six mois plus tard. 61 % des cadres se déclarent optimistes pour leur avenir professionnel dans les douze prochains mois, soit un point de moins qu’en décembre dernier et une chute de sept points en un an. Il faut remonter à mai 2010 pour enregistrer un niveau d’optimisme plus faible (59 %).
L’âge constitue, comme lors de chaque vague de cette enquête, l’élément le plus discriminant quant à l’optimisme des cadres. 77 % des moins de 30 ans se déclarent optimistes pour leurs perspectives professionnelles dans les douze prochains mois, contre moins de la moitié des cadres âgés de plus de 50 ans. On peut noter par ailleurs le faible niveau d’optimisme des cadres de la fonction Ressources Humaines. Seuls 51 % des cadres RH se déclarent optimistes pour leur avenir professionnel, soit dix points de moins que la moyenne des cadres et le plus faible niveau parmi les dix grandes fonctions cadres. Enfin, le niveau d’optimisme s’accroît avec la taille de l’entreprise. Seulement 55 % des cadres des entreprises de moins de 50 salariés se déclarent optimistes pour leur avenir dans les douze prochains mois, contre 66 % des cadres de celles de plus de 5 000 salariés. Ces derniers ont logiquement davantage de perspectives d’évolution professionnelle en interne, ce qui est plus difficile pour les cadres des structures plus petites, et se sentent donc moins exposés.
Cette poussée de pessimisme, même si la majorité des cadres restent optimistes pour leur avenir, est liée en grande partie à des perspectives de mobilité externe qui s’assombrissent. Ainsi, seuls 43 % des cadres estiment que le marché de l’emploi est actuellement plus favorable pour les cadres que pour les autres salariés, soit une chute de 12 points par rapport à l’an passé à la même période.
Une fois encore, il s’agit du résultat le plus bas depuis deux ans (en mai 2010, 37 % des cadres jugeaient que le marché de l’emploi était plus favorable). Tout comme l’optimisme en l’avenir, les résultats à cette question varient fortement en fonction de l’âge des cadres et de l’effectif de leur entreprise. Les jeunes cadres de 30 à 34 ans sont les plus enclins à juger que le marché de l’emploi est plus favorable pour les cadres que pour les autres salariés (54 %). À l’inverse, seulement un tiers des cadres âgés de 50 ans et plus est d’accord avec cette affirmation.
L’écart est également important selon la taille des entreprises. Dans les entreprises de moins de 50 salariés, un tiers des cadres jugent que le marché de l’emploi externe est plus favorable pour les cadres, contre un cadre sur deux dans les entreprises de plus 5 000 salariés.
Stabilité de la satisfaction professionnelle
Traditionnellement, la satisfaction professionnelle des cadres est peu dépendante de la conjoncture économique. Ainsi, les taux de satisfaction des cadres sont très proches pour les critères mesurés depuis la création de ce Baromètre, avec des écarts qui n’excèdent pas trois points.
La hiérarchie des satisfactions reste donc identique. Une large majorité de cadres se déclarent ainsi satisfaits de l’intérêt de leur travail et des relations avec leur hiérarchique. Les réponses sont davantage partagées quant à la charge de travail. Enfin, comme à chaque vague, moins de 4 cadres sur 10 se déclarent satisfaits de la politique RH de leur entreprise.
Pessimisme plus mesuré quant aux évolutions concrètes des conditions de Travail
Par rapport à mai 2011, les cadres interrogés en mai 2012 se déclarent davantage inquiets quant à l’évolution de leurs conditions de travail, de leur rémunération ou de leurs perspectives de carrière dans leur entreprise. Toutefois, cette hausse de l’inquiétude demeure limitée par rapport au regain de pessimisme constaté par ailleurs. De plus, les perspectives sont jugées plus favorables qu’en décembre 2011. Autrement dit, si les cadres font part d’un certain pessimisme par rapport à la situation économique globale, à la situation du marché de l’emploi ou par rapport à leurs perspectives professionnelles, les répercussions concrètes sur leur situation actuelle sont moins nettes. Par exemple, 34 % des cadres estiment que les évolutions quant à leurs perspectives de carrière dans leur entreprise seront positives dans les douze prochains mois, soit légèrement plus que la proportion de ceux qui jugent qu’elles seront plutôt négatives.
Stratégies professionnelles : baisse des souhaits de mobilité
Moins de cadres envisagent de quitter leur entreprise actuelle
Les cadres jugeant globalement que la situation du marché de l’emploi ne leur est pas favorable sont moins nombreux à envisager une mobilité externe. Ce comportement traduit une certaine lucidité de la part des cadres : quand le marché de l’emploi est moins favorable, les cadres sont plus frileux pour bouger, et c’est l’inverse lorsque le marché va mieux à nouveau.
Ainsi, 29 % des cadres interrogés en mai 2012 envisagent de quitter volontairement leur entreprise actuelle dans les douze prochains moins, soit une baisse de six points par rapport à mai 2011. Symétriquement, la part des cadres pensant rester au même poste dans la même entreprise augmente aussi de six points.
Cette baisse des projets de mobilité externe concerne toutes les catégories de cadres. Même les cadres les plus jeunes, qui sont généralement ceux qui envisagent le plus de bouger, sont davantage prudents qu’il y a un an. En mai 2011, 43 % des cadres de moins de 30 ans envisageaient de quitter volontairement leur entreprise actuelle. Ils ne sont plus que 37 % en mai 2012.
Pas d’évolution des stratégies professionnelles
On observe à la fin du premier semestre 2012 peu d’évolutions des stratégies professionnelles que comptent mettre en oeuvre les cadres dans les douze prochains mois. Toutefois, le recentrage des cadres sur leur entreprise modifie légèrement la hiérarchie des stratégies. Ainsi, celles consistant à « être irréprochable dans son travail », à « soigner ses relations avec ses collègues » et « avec ses hiérarchiques » progressent en un an (respectivement + 3 points, + 2 points et + 1 point). En revanche, « prendre du recul et profiter de la vie » recule en quatrième position dans les stratégies professionnelles des cadres.
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