Andris Piebalgs, commissaire chargé du développement, a fait la déclaration suivante: «Le trafic de drogues est un fléau international qu'il faut combattre à l'échelon mondial. Ce commerce illicite a de sérieuses conséquences sur les plans économique, social, politique et de la santé publique. Rien que dans l'Union européenne, 140 tonnes de cocaïne sont consommées chaque année. Dans les pays touchés d'Afrique de l'Ouest, le blanchiment massif de capitaux généré par ces profits illégaux déstabilise des économies entières, menaçant même leur développement et leur stabilité.»
Et d'ajouter: «Avec ce nouveau projet, nous fournirons une formation et une assistance technique - visant notamment à établir des bases de données électroniques ou à sécuriser le courrier électronique - aux services répressifs et encouragerons les échanges transnationaux entre les pouvoirs publics concernés.»
Contexte
Doté d'un budget de 1,8 million €, le projet de lutte contre le blanchiment de capitaux est financé au titre de l'instrument de stabilité et s'inscrit dans le cadre du programme «Route de la cocaïne». Ce programme vise à améliorer l'efficacité des services répressifs et judiciaires des pays partenaires dans le cadre de la lutte contre les réseaux criminels internationaux organisés, tout en respectant pleinement les droits de l'homme. Entamé en 2009, il revêt une dimension transrégionale: ses activités couvrent 36 pays, dont la moitié sont africains (de l'Afrique de l'Ouest en particulier), 5 de la région des Caraïbes et les autres d'Amérique latine et centrale. Depuis le lancement du programme, plus de 23 millions € ont été alloués à ces activités.
Il s'avère particulièrement difficile de combattre la criminalité organisée et d'enquêter sur les activités de blanchiment de capitaux en Afrique de l'Ouest. Actuellement, la région pâtit d'une régulation déficiente du secteur non financier, qui contribue dans une large mesure au blanchiment de capitaux dans des économies basées sur les règlements en espèces. De surcroît, la coopération entre les pays de la région est insuffisante, alors qu'elle est cruciale pour combattre des menaces transnationales telles que la criminalité organisée. Enfin, les capacités et l'accès à l'information dont disposent les autorités répressives sont souvent insuffisants.
L'instrument de stabilité
L’instrument de stabilité est un outil stratégique qui associe sécurité et développement. Il a pour but premier de soutenir les mesures visant à maintenir ou à rétablir les conditions qui doivent permettre aux pays partenaires de l'UE de poursuivre leurs objectifs de développement à long terme.
Il complète les instruments et politiques géographiques et thématiques existants de l'UE, les actions relevant de la politique étrangère et de sécurité commune, les organisations régionales et internationales et les programmes bilatéraux réalisés par les États membres de l'UE. L'instrument apporte une valeur ajoutée dans la mesure où il permet d'intervenir là où les instruments de développement géographiques ou autres ne peuvent pas être utilisés; il peut également être déployé pour faire face aux menaces transrégionales qui pèsent sur la sécurité, ce que ne permettent pas les instruments de développement traditionnels. Depuis 2007, l’UE soutient plusieurs projets visant à lutter contre la criminalité organisée et le terrorisme au niveau transrégional dans le cadre de l’instrument de stabilité.