Grève du 10 septembre : blocage total prévu, préparez-vous dès maintenant !

Publié le 05 septembre 2025 à 07:00
Le 10 septembre s'annonce déjà comme une date qui marquera la rentrée sociale : partout en France, syndicats et collectifs se préparent à une mobilisation d'envergure. Mais ce qui se profile ne ressemble pas à une grève ordinaire. Derrière les appels à cesser le travail, c'est tout un pays qui pourrait connaître blocages, perturbations et actions symboliques. Que va-t-il vraiment se passer ce jour-là ?
Transports : le poumon du quotidien sous tension
Le premier secteur à ressentir la secousse sera sans nul doute celui des transports. Pour beaucoup, la journée commencera par une question : mon train ou mon métro va-t-il circuler ?
La SNCF et la RATP ont toutes deux confirmé de « fortes perturbations » à prévoir en Île-de-France : les lignes A et B du RER, les Transilien ainsi que les trains de banlieue seront touchés de plein fouet. Des préavis de grève ont été déposés par la CGT, SUD Rail et La Base. Les agents affirment également que d’autres mobilisations pourraient suivre dès le 18 septembre.
Le réseau du métro parisien ne sera pas épargné. De nombreuses lignes tourneront au ralenti, voire à l’arrêt total aux heures de pointe. Les usagers de la province ne seront pas davantage épargnés : annulations de TER, suppressions de TGV et ralentissement général du trafic ferroviaire sont à prévoir. Dans les airs, Sud Aérien et CGT Air France appellent à des arrêts de travail et à des blocages dans les aéroports, avec des retards à la clé et des annulations de vols à prévoir pour les voyageurs.
Éducation, santé, énergie : la grève s’étend
Mais la journée du 10 septembre ne se limitera pas aux transports. Les écoles, collèges et lycées pourraient eux aussi être paralysés. Des assemblées locales réunissant enseignants, étudiants et parents se sont déjà tenues, à l’appel de SUD Éducation, SNES-FSU ou FSU-Snuipp. Dans le viseur : la défense de l’école publique et le refus des mesures d’austérité.
« Nous devons bloquer partout pour montrer que nous refusons cette austérité », martèle l’Union syndicale Solidaires. Les établissements du primaire et du secondaire pourraient donc être fermés, ou voir leur fonctionnement très fortement réduit ce jour-là.
Le secteur hospitalier n’est pas en reste. Les syndicats de l’AP‑HP (CGT, FO, CFTC, UNSA) et SUD Santé ont prévenu : grèves, filtrages à l’entrée, voire blocages de services sont au programme. Les patients pourraient rencontrer des difficultés d’accès à certains soins non-urgents.
Autre acteur inattendu : les pharmaciens. L’USPO appelle à une grève « illimitée » des gardes dès début septembre. Résultat : des pharmacies de garde pourraient être fermées, compliquant l’accès aux médicaments en dehors des horaires classiques.
Raffineries, industrie, taxis : le blocage gagne de nouveaux terrains
Au-delà des services publics, le secteur industriel entre en scène. SUD Industrie et la fédération CGT Mines & Énergie appellent à rejoindre le mouvement pour protester contre la flambée des prix de l’énergie. Résultat : raffineries et dépôts pétroliers pourraient être bloqués, avec la menace d’une pénurie de carburant en cas de prolongation du mouvement.
Des files d’attente aux stations-service, des livraisons de carburant retardées : si le blocage s’installe, la vie quotidienne de millions de Français pourrait être bouleversée bien au-delà du 10 septembre.
Les taxis, eux, ne seront pas en reste. Leur mobilisation commencera dès le 5 septembre, avec des opérations escargot et des blocages ciblés : aéroports, gares, dépôts de carburant et, symbole fort, les Champs-Élysées. Leur action ne sera pas directement coordonnée avec celle du 10 septembre, mais elle s’inscrit dans la même dynamique de contestation.
Des revendications qui cristallisent la colère
Derrière cette mobilisation, un collectif s’impose : « Bloquons tout ». Né sur les réseaux sociaux, il appelle à un blocage généralisé pour peser sur le gouvernement. À Grenoble, les réunions s’enchaînent, les tracts circulent. Un militant l’affirme : « Le 10 septembre n’est qu’un début ».
Les syndicats, eux, mettent l’accent sur la lutte contre l’austérité et la défense des services publics : hôpital, école, énergie. Des foyers de mobilisation émergent dans des entreprises emblématiques comme Perrier ou la Chambre de commerce et d’industrie autour de Nîmes, preuve que la contestation gagne aussi le secteur privé.
La dissonance des « Nicolas » et la question fiscale
Mais derrière cette unité de façade, une fracture se dessine. La date du 10 septembre avait d’abord été avancée par les « Nicolas », un terme devenu viral pour désigner ces travailleurs – salariés ou indépendants – qui dénoncent la pression fiscale et réclament de garder davantage du fruit de leur travail.
Pour les « Nicolas », il ne s’agit pas tant de défendre les dépenses publiques que de demander un allègement des taxes et prélèvements. Or, les revendications syndicales insistent au contraire sur la nécessité de préserver – voire d’augmenter – les budgets des services publics.
Cette opposition de fond pourrait limiter la capacité de la mobilisation à rassembler au-delà de son noyau militant. Peut-on rassembler ceux qui veulent moins de dépenses publiques et ceux qui luttent pour leur augmentation ? C’est tout l’enjeu de cette rentrée agitée.
À quoi faut-il vraiment s’attendre le 10 septembre ?
- Des perturbations très importantes dans les transports ferroviaires et urbains, en particulier en Île-de-France ;
- Des blocages ciblés dans les raffineries, dépôts pétroliers et possibles files aux stations-service ;
- Des écoles fermées ou fortement perturbées, des établissements hospitaliers ralentis ;
- Des opérations de blocage par les taxis et peut-être d’autres professions ;
- Des manifestations dans de nombreuses villes, parfois dès le matin.
Une chose est sûre : la journée du 10 septembre ne sera pas comme les autres. Entre revendications sociales, colère fiscale et désir de visibilité, la France s’apprête à vivre une mobilisation qui pourrait bien, selon ses acteurs, n’être « qu’un prélude » à une contestation plus large.