"C'est une femme intelligente, affable", souligne Raul Reyes, précisant qu'"elle n'a jamais été capturée parce qu'elle est française et encore moins à des fins économiques". "Elle l'a été pour obtenir la libération de quelque 500 guérilleros".
"Les FARC sont disposées à délivrer Ingrid Betancourt, les trois agents de la CIA, tous les commandants et les policiers retenus depuis plus de six ans, des dirigeants politiques comme les députés du Valle de Cauca", ajoute-t-il. "Cela concerne à peu près 50 personnalités".
Fustigeant l'attitude d'Alvaro Uribe, Raul Reyes déplore que le président colombien ne soit "pas intéressé par un échange humanitaire". Son "gouvernement passe son temps à renier ses promesses, à offrir de l'argent et à assassiner".
"La confiance est perdue", constate le No2 des FARC, qui compte "continuer dans la voie du dialogue et la paix", notamment en évoquant les blocages "avec les pays amis dont la France et la Suisse".
Dans un communiqué signé par Hervé Marro, le Comité de soutien à Ingrid Betancourt dénonce : "si Ingrid va bien alors qu'on nous le prouve!". Ne demandant "qu'à croire Raul Reyes", il note que la dernière preuve de vie de la captive date de mai 2003, malgré les demandes répétées de ses proches: "Une nouvelle cassette vidéo ou une lettre écrite de sa main serait pourtant suffisante pour nous rassurer".
"Les FARC ne peuvent plus continuer à jouer avec le coeur de la famille et de ses proches", poursuit-il. "Il appartient donc aux FARC de fournir des preuves de vie au plus vite, s'ils ne souhaitent pas que leur crédibilité en soit atteinte".