George W. Bush a perdu lundi un autre de ses fidèles, son ministre de la Justice Alberto Gonzales, qui a démissionné après avoir été pendant plusieurs mois la cible des attaques démocrates.
M. Gonzales a annoncé dans une brève déclaration publique que sa démission prendrait effet le 17 septembre, mais sans un mot sur les controverses dont il était assailli. Premier Hispanique à devenir ministre de la Justice des Etats-Unis, il s'est contenté de dire qu'il avait "vécu le rêve américain".
M. Bush a soutenu jusqu'au bout son ministre, attribuant son départ au "traitement injuste" que ses détracteurs lui ont infligé et estimant que son nom avait été "traîné dans la boue". "Il est triste que nous vivions à une époque où on empêche une personne douée et honorable comme Alberto Gonzales d'accomplir une tâche importante parce que son nom respecté est traîné dans la boue pour des raisons politiques", a déclaré M. Bush.
C’était l’un des derniers fidèles des premiers jours dans l’entourage du président américain.
Deux semaines après le départ de l'éminence grise de M. Bush, Karl Rove, M. Gonzales poursuit une longue série de départs, à moins d'un an et demi de la fin de l'ère Bush.
L’opposition démocrate s’est montrée unanimement heureuse du départ de M. Gonzales :
"Mieux vaut tard que jamais", a dit le candidat à la présidentielle John Edwards. Le sénateur démocrate Chuck Schumer a assimilé le ministère sous M. Gonzales à un "navire en perdition".
Human Rights Watch a applaudi la démission du ministre qui "laisse un héritage honteux en matière de droits de l'homme" et a réclamé une enquête sur les méthodes de détention approuvées sous l'époque Gonzales.
L’intérim sera assuré par Paul Clement, qui représente le gouvernement devant la Cour suprême. Pour son remplacement, le nom de Michael Chertoff, le ministre de l'Intérieur, était avancé lundi.