"Au titre de la sacro-sainte loi de la réduction des déficits publics, Pierre Moscovici mène une politique de rigueur sans précédent, notamment par le biais des réductions des dotations aux collectivités locales qui sont pourtant les moteurs de l’investissement public en France (75% des investissements publics).
Les constructions d’écoles, de crèches, de gymnase, etc. font appel à de nombreux corps de métier, dans les secteurs industriels et tertiaires qui se trouvent frappés par la diminution de fait des projets des communes et agglomérations.
Les sur-gels que Bercy applique aux différents Ministères vont à l’encontre de la bonne tenue des engagements du Président de la République, qu’il s’agisse des investissements importants à mettre en œuvre autour des transports publics ou bien encore des moyens qui devaient être renforcés dans les secteurs de la Justice et de la sécurité publique.
En appliquant une politique d’estimation du foncier à des prix élevés, Bercy bloque la relance de la construction de logements accessibles tant en accession qu’en location.
Une réorientation majeure de la politique menée par Bercy s’impose, basée non pas sur la taxation des ménages et/ou les hausses d’impôts mais sur une réforme de la fiscalité mettant à contribution la finance, comme le Président s’y était engagé dans le débat présidentiel. La France, sur ce point, doit passer au dessus des accords européens qui ne peuvent pas être un prétexte à l’inaction. Qui demanderait que la France sorte de l’Europe ?
A l’heure où le Brésil mais aussi les Etats-Unis pratiquent un protectionnisme non caché en imposant aux entreprises internationales de s’installer dans leurs pays pour dynamiser l’emploi au risque de taxer fortement les importations, la France doit avoir le courage de prendre le même chemin. Il ne s’agit pas de "protectionnisme", mais de lutter contre le dumping social.
La taxe carbone sur les produits fabriqués dans les pays ne respectant ni les accords de Kyoto, ni les droits de l’homme doit rapidement être soumise au vote du Parlement, comme la taxe sur les flux spéculatifs qui était un engagement phare de la campagne Présidentielle et qui rapporterait 53 milliards d’euros. Ces deux taxes à elles seules permettraient de poser les pierres d’un rééquilibrage urgent des rapports de force entre les représentants du peuple et les lobbys financiers."