Pour l’instant, la capacité du Canada à effectuer une telle surveillance est très limitée, et c’est un constat dont les experts s’accordent à déclarer qu’il va poser un problème alors que d’autres pays prétendent s’approprier un morceau de l’Arctique.
Pas plus tard que l’été prochain, le gouvernement fédéral prévoit de tester des câbles de fibre optique connectés à des appareils d’écoute sous-marine dans le passage, permet tant aux militaires de garder l’œil ouvert sur qui pourrait essayer d’accéder au passage sans s’être annoncé.
La technologie détectera non seulement les bateaux mais également les sous-marins.
Des scientifiques ont voyagé auprès des emplacements de ces appareils – Gascoyne Inlet, sur l’île de Devon, près des principaux passages reliant les océans Pacifique et Atlantique.
Le coût de cette opération n’a pas été révélé, mais un plan similaire, datant des années 90, avait été abandonné à cause de son prix estimé à 100 millions de dollars.
Le spécialiste de l’Arctique Rob Huebert déclare que le Canada pourrait avoir à payer un prix considérable pour affirmer sa souveraineté en Arctique, zone où d’autres pays ont montré des intentions de s’en approprier une partie.
“Je pense que nous allons vers une crise permanente au sujet du Nord. Nous allons devoir commencer à traiter l’Arctique comme nous nous occupons des côtes Est et Ouest, et commencer à nous montrer sérieux sur notre surveillance." A ajouté ce professeur d’université à Calgary, membre du groue de sécurité Arctique d’Ottawa.
"Nous ne connaissons rien en matière d’expertise de surveillance"
Alors que l’Arctique est vu comme un gisement potentiel de richesses, pétrole, gaz ou même diamants, le nouveau projet canadien pourait décider de la façon dont ce pays affirmera sa propriété sur cette zone.
Les possibilités canadiennes sont à l’heure actuelle extrêmement limitées, particulièrement en matière de surveillance sous-marine du trafic.
Les experts soutiennent que depuis des dizaines d’années les sous-marins américains ont rôdé dans les eaux arctiques à l’intérieur de ce que le Canada considère comme étant son territoire. Les sous-marins russes, français ou britanniques sont également suspectés.
Le gouvernement conservateur a déclaré publiquement ses intentions d’affirmer sa souveraineté dans le Nord.
En juillet, le Premier ministre canadien, Stephen Harper, a annoncé que le gouvernement fédéral allait armer de six à huit nouveaux navires patrouilleurs arctiques et construire un port en eaux profondes quelque part dans le Nord pour l’utiliser comme base opérationnelle de ces vaisseaux.
Les autres pays, cependant, continuent de viser un morceau du gâteau Arctique.