Confirmant des informations parues vendredi dans "Le Figaro" et "Le Parisien/Aujourd'hui en France", le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck, de l'état-major des Armées, interrogé par l'Associated Press, a souligné que ce redéploiement des forces aériennes avait pour but de les "rapprocher des zones d'actions" au sud et à l'est de l'Afghanistan, où la France participe à l'ISAF (Force internationale d'assistance à la sécurité) dans les missions de stabilisation du pays et de lutte contre le terrorisme.
Il a confirmé que ce redéploiement concerne au total 150 hommes, qui gèrent les missions quotidiennes de trois Mirage 2000D, avions "d'appui au sol", et trois Mirage F1-CR, équipés en plus de "moyens de reconnaissance". Les trois premiers Mirage partiront pour Kandahar "fin septembre", les autres "à l'automne".
Ce déplacement logistique, "sans changement de mission, ni de moyens", permettra notamment de diminuer les temps de transports sur les zones d'action (2 heures aller/retour), et de faire l'économie de 50 hommes, puisqu'à Douchanbé 200 hommes étaient nécessaires pour la maintenance des avions de combat.
Depuis le début de leur mission, en continu depuis mai 2006, les équipes basées à Douchanbé, appuyés ponctuellement par les avions du porte-avions Charles-de-Gaulle, ont effectué déjà près de 2.000 sorties et 8.000 heures de vols cumulés.
La base alliée héberge à Kandahar 11.000 soldats américains, britanniques, néerlandais, canadiens, australiens et afghans, et une centaine d'avions, drones, ou hélicoptères.
Douchanbé restera cependant la base logistique arrière de la France pour ses missions en Afghanistan, avec 200 personnes présentes. L'armée française est présente en Afghanistan également à Kaboul (environ 1.000 hommes) pour des missions coordonnées avec les Italiens et les Turcs. Les Français vont par ailleurs augmenter leurs effectifs de formateurs consacrés à la "montée en puissance" de l'armée afghane, pour atteindre 20%. Près de 150 nouveaux formateurs devraient rejoindre l'Afghanistan, avait annoncé Nicolas Sarkozy.
En prélude à ce redéploiement, le ministre français de la Défense Hervé Morin doit se rendre au Tadjikistan et en Afghanistan les 7 et 8 septembre prochains.