Pour justifier son refus, le magistrat instructeur a fait valoir au moins deux arguments : l'absence d'audition des parties civiles et le trouble à l'ordre public. Concernant le premier point, les familles sont en train de se constituer en collectif dans la région d'Abéché en vue de se constituer parties civiles. Le juge pourrait être amené à rapidement les entendre dans le cadre de son instruction.
Quant à l'éventuel trouble à l'ordre public engendré par une libération, la matinée d'hier à N'Djamena a donné le ton. Pour la première fois depuis le déclenchement de l'affaire, la capitale tchadienne a été secouée par une violente manifestation anti-française.
Le ministre tchadien de la Justice, Albert Pahimi Padacké, est venu jouer les modérateurs face au millier de manifestants rassemblés sur la place de l'Indépendance. « Je leur ai fait savoir que l'affaire était entre les mains de la justice et qu'il n'y avait pas lieu de s'exciter outre mesure », nous confiait-il hier.