La Commission électorale, qui est en théorie la seule à décider, avait entamé lundi matin une réunion d'urgence sur la question. Mais dès samedi, elle avait donné une indication sur un probable report, assurant que le processus électoral, de la campagne des partis à l'impression des bulletins, en passant par la formation du personnel des bureaux de vote, avait été "défavorablement affecté" par l'assassinat de Mme Bhutto et les violences destructrices et meurtrières qui ont émaillé les trois jours de deuil national qui ont suivi sa mort.
"Plus de 40 bureaux de la Commission électorale ont été détruits dans la seule province du Sind", fief politique du parti de Mme Bhutto, dans le sud, a précisé la source gouvernementale, ajoutant: "l'activité de préparation des élections a été sérieusement entravée".
Le parti soutenant le président Pervez Musharraf avait lui-même donné le ton dimanche, en annonçant qu'il cessait sa campagne électorale en raison de la mort de Mme Bhutto et des violences qui ont suivi. Cependant, le parti de l'ex-Premier ministre défunte, en annonçant dimanche soir qu'il entendait participer au scrutin, a prévenu qu'il ne tolérerait pas un report des élections législatives et provinciales prévues pour le 8 janvier.
Des responsables du Parti du Peuple Pakistanais (PPP) ont cependant laissé entendre qu'un report dans un délai "raisonnable" serait acceptable à leurs yeux.