
Il n'a nommé personne, mais son communiqué soulignait la forte opposition russe aux efforts déployés par les américains pour construire des pipelines qui livreraient les hydrocarbures à l'Ouest, sans tenir compte de la Russie.
"Des projets qui pourraient infliger de sérieux dommages environnementaux à la région ne peuvent être menés sans une discussion entre les cinq nations riveraines."
Les autres pays riverains participant au sommet sont le Kazakhstan, le Turkménistan et l'Azerbaïdjan.
Poutine a également mis l'accent sur le besoin de toutes les nations riveraines d'interdire l'utilisation de leur pays à tout usage militaire contre l'une quelconque d'entre elles – une référence évidente aux rumeurs qui circulent depuis longtemps sur le fait que les USA prévoyaient d'utiliser l' l'Azerbaïdjan, une des anciennes républiques soviétiques, comme base pour une possible action militaire contre l'Iran.
"Nous affirmons qu'aucune nation riveraine ne devrait laisser utiliser son territoire en vue d'actions militaires contre l'une quelconque des nations riveraines." a déclaré le président russe.
Le président Mahmoud Ahmadinejad a également souligné le besoin d'éloigner les outsiders de la mer Caspienne.
"Toutes les nations riveraines sont d'accord sur le problème principal – que tous les points relatifs à cette mer doivent exclusivement être réglés par les nations riveraines. La mer Caspienne est une mer intérieure et elle appartient aux seuls états de la région, donc, ils sont seuls habilités à y stationner leurs forces navales et militaires"
Le statut légal de la mer Capsienne, dont on pense qu'elle recèle le tiers des réserves énergétiques – a été maintenu dans les limbes depuis l'effondrement du bloc soviétique en 1991, menant à des tensions et des prétentions conflictuelles sur les gisements pétroliers supposés de ses fonds marins.
L'Iran, qui a partagé les ressources de la Caspienne à égalité avec l'Union Soviétique, insiste sur un partage paritaire des ressources des fonds marins. De leur côté, la Russie, Kazakhstan et l'Azerbaïdjan prônent une division proportionnelle à l'ouverture côtière de chaque nation, ce qui réduirait la portion iranienne.
La visite de Poutine a eu lieu malgré les alertes sur de possibles complots d'assassinat et au milieu d'espoirs que la diplomatie pourrait apporter une solution au problème international épineux du programme nucléaire iranien.
Le voyage de M Poutine est apparu remis en cause quand le Kremlin a déclaré dimanche avoir été informé par ses services secrets que des kamikazes pourraient essayer de l'assassiner, mais il a négligé ces avertissements.
Le porte-parole du ministre des Affaires étrangères iranien Ali Hosseini a rejeté les rumeurs sur ce présumé complot, les traitant de désinformation répandue par des adversaires espérant brouiller les bonnes relations entre la Russie et l'Iran.
Poutine a mis en garde les USA et les autres nations contre une tentative de forcer l'Iran à ralentir son programme nucléaire et insisté sur le fait qu'une dialogue pacifique est la seule façon de gérer la crainte de Téhéran que le Conseil de sécurité des Nations Unies lui demande de suspendre l'enrichissement d'uranium.
"Menacer quelqu'un, dans ce cas le people iranien et son gouvernement, ne mène nulle part. Ils n'ont pas peur, croyez-moi" a déclaré Poutine lundi pendant son déplacement en Allemagne
Le rejet Iranien de la demande du Conseil de l'ONU et sa précédente activité nucléaire clandestine ont alimenté les soupçons américains et d'autres pays que l'Iran soit en train d'enrichir l'uranium à un degré tel qu'il soit utilisable dans l'armement nucléaire. L'Iran maintient que son seul but reste d'alimenter des réacteurs nucléaires générateurs d'électricité.
Le Président russe a souligné son désaccord avec Washington la semaine dernière en disant qu'il ne distinguait aucune donnée objective prouvant les affirmations occidentales disant que l'Iran est en train de construire des armes nucléaires.
A Washington, le porte-parole Tom Casey a dit que le gouvernement américain attendait que Poutine "transmette les soucis partagés sur le manque de conformité de l'Iran en regard des conditions de la communauté internationale sur son programme nucléaire."
L'emploi du temps de Poutine prévoit également des reunions avec Ahmadinejad et le leader religieux Ali Khamenei.
Bien que le Kremlin ait protégé l'Iran d'une troisième résolution de sanctions de la part de l'ONU, l'Iran a exprimé ses regrets sur la lenteur de Moscou à livrer une centrale nucléaire dans le port de Bushehr, contrat d'un milliard de dollars.
De son côté, Moscou a annoncé que cette centrale ne serait pas opérationnelle à l'automne en raison de la lenteur des paiements Iraniens. Les officiels iraniens ont nié vigoureusement tout retard et accusé le Kremlin de céder à la pression occidentale.
De meme, Moscou a ignore les demandes iraniennes de livraison de combustible pour la centrale, arguant qu'elles ne seraient effectuées que six mois avant la mise en service de la centrale. La date de cette mise en service a été repoussée indéfiniment, au milieu des discussions sur les arriérés de paiement en souffrance.
Tout indice que la Russie pourrait rapidement livrer la centrale encouragerait l'Iran, et à terme, assombrirait les relations de la Russie avec les nations occidentales. Mais les analystes estiment que le voyage de Poutine est important pour l'Iran, très isolé actuellement, même s'il ne débouche sur aucun accord.