"C'est son style : une attitude négative envers une morte.
En Russie cela ne se fait pas surtout le jour des obsèques", a déclaré à l'AFP le sociologue Iouri Levada, fondateur d'un institut de sondage respecté.
"Et cela montre l'atmosphère de haine, d'animosité, de terreur latente qui règne chez nous et qui est liée à cet homme", a-t-il ajouté.
"Comment a-t-il pu comparer le travail d'un journaliste libre et honnête avec celui d'un tueur ?", s'exclame la militante de l'ONG Memorial, Svetlana Gannouchkina.
Mais pour le politologue Sergueï Markov, proche du Kremlin, "Poutine a assez clairement et précisément exprimé sa pensée, c'est-à-dire que le pouvoir russe n'avait pas intérêt à tuer Politkovskaïa" et que "donc le commanditaire de ce meurtre" doit être "recherché parmi ceux qui veulent nuire au pouvoir".
Les collègues de la journaliste ont abordé avec "colère froide et indignation" en conférence de rédaction mercredi matin ces déclarations. "Un être humain est tué - mais il n'y a point de compassion - regard froid, paroles froides", a déclaré notamment à l'AFP Vitali Iarochevski, rédacteur en chef adjoint du bihebdomadaire Novaïa Gazeta. "On a l'impression que c'est un homme mal informé", a-t-il ajouté, alors que "même les chaînes de TV russes, quoique contrôlées par Poutine, en ont fait le premier sujet de leurs journaux". "Je n'aimais pas ses papiers mais quoi qu'un journaliste fasse, il ne faut pas le tuer", avait dit Alexandre Mikhailovitch, 50 ans, chauffeur.