Une commission de la Chambre des représentants a pourtant approuvé un texte qui reconnaît comme un "génocide" les massacres en question, malgré l'hostilité du gouvernement Bush.
Le texte, adopté par 27 voix contre 21, doit à présent être envoyé à la Chambre pour un éventuel vote en séance plénière.
Dans un communiqué, le gouvernement américain déclara après le vote de la commission "L'approbation de cette résolution par le comité est un geste irresponsable, qui, à un moment délicat va rendre plus difficiles les relations et le partenariat stratégique avec un ami et allié.". Le communiqué ajoute également "Notre gouvernement regrette et condamne cette décision. Il est inacceptable que la nation Truque soit accusée de quelque chose qui n'est jamais arrivé dans l'histoire"
Le secrétaire d'état Nick Burns a également pris l'initiative et déclaré "Je vais appeler l'ambassadeur de Turquie dans la minute, la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice va appeler les dirigeants turcs dès demain matin" pour leur dire à quel point l'administration américaine désapprouve ce texte.
Ce sont non seulement les opérations en Irak qui sont menacées, mais également celles d'Afghanistan. Les bases aériennes turques étant largement utilisées par les USA comme bases logistiques, en particulier la base aérienne d'Incirlik, plaque tournante du transit américain vers l'Irak ou l'Afghanistan.
M. Gates a souligné la "forte dépendance" américaine envers la Turquie par où transitent 70% du ravitaillement aérien destiné à l'Irak, un tiers du carburant et 95% des engins blindés, vitaux pour les soldats américains.
Or le texte, s'il est soumis au vote de la Chambre, devrait rallier la majorité, où les adversaires démocrates de M. Bush sont majoritaires.
La Turquie refuse la qualification de génocide pour les massacres et déportations d'Arméniens entre 1915 et 1917 - dernières années de l'Empire ottoman.
Selon les Arméniens, le "génocide" a fait plus de 1,5 million de morts.
Cependant, si la Turquie reconnaît la réalité de massacres et la mort de 250.000 à 500.000 personnes, elle avance que les Turcs ont également été victimes par dizaines de milliers du chaos sévissant dans les dernières années de l'Empire ottoman.
Plusieurs gouvernements, Parlements, organisations et de nombreux Etats américains reconnaissent officiellement un génocide.