"Nous n'accepterons pas que cette bombe soit construite" car cela constituerait un "vrai danger pour l'ensemble du monde", a dit le ministre.
Ce langage particulièrement dur à l'égard de Téhéran rappelle celui du président Nicolas Sarkozy, le 27 août.
Rompant avec la réticence des dirigeants occidentaux à évoquer ouvertement un conflit, M. Sarkozy avait mis en garde contre "une alternative catastrophique: la bombe iranienne ou le bombardement de l'Iran".
A Washington, le secrétaire à la Défense Robert Gates a déclaré que la diplomatie restait "pour le moment la meilleure approche" pour traiter avec l'Iran, indiquant "qu'aucun signe ne nous permet de penser en dehors des préparations militaires" qu'un bombardement américain de l'Iran soit proche.
M. Kouchner a répété que la négociation restait l'option privilégiée pour amener Téhéran à suspendre sa production d'uranium enrichi : "Nous devons négocier jusqu'au bout"
Mais a engagé les entreprises françaises à se désengager de l’Iran, demandant aux grandes entreprises françaises de ne plus investir en Iran, en particulier dans l'important secteur des hydrocarbures. Cet appel vise principalement la compagnie pétrolière Total et Gaz de France "parmi d'autres".
Mais il a aussi déclaré que Paris plaidait pour que l'Union européenne prenne des sanctions économiques contre Téhéran, en dehors du cadre des Nations Unies jusqu'ici suivi.
Cette attitude traduit un durcissement de la position française, et une crainte que l'adoption d'un nouveau train de sanctions par le Conseil de sécurité -souhaité par Washington, Londres et Paris notamment- ne se heurte à l'hostilité de la Russie ou de la Chine.
"Nous avons décidé, pendant que la négociation se poursuit --et elle doit s'amplifier-- de nous préparer à des sanctions éventuelles en dehors des sanctions de l'ONU, qui seraient des sanctions européennes", a-t-il déclaré.
Les six grandes puissances (France, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Chine Russie et Allemagne) impliquées dans les discussions sur le dossier nucléaire iranien étudieront vendredi prochain à Washington un projet de résolution de l'ONU prévoyant de nouvelles sanctions, a annoncé le département d'Etat américain.