« Servir autrement » après le 6 mai
A environ deux semaines de son départ de l'Elysée, Jacques Chirac gère les affaires courantes sans intervenir dans la campagne électorale, et prépare la fondation qui lui permettra de poursuivre son engagement pour l'écologie et le développement.
Le chef de l'Etat, qui avait fait part de son intention de "servir autrement" après le 6 mai, a chargé l'ancien secrétaire général du Quai d'Orsay et ancien ambassadeur de France en Chine Jean-Pierre Lafon de réfléchir à la formation d'une fondation.
Celle-ci, dont le budget et le nombre de collaborateurs n'auraient pas encore été fixés, travaillera sur ce que l'entourage de Jacques Chirac qualifie de "sujets d'avenir", des sujets dans lesquels il s'est investi durant ses douze années passées à l'Elysée et notamment "l'environnement, le dialogue des cultures et le développement durable".
N'a-t-il pas proposé l'instauration d'une taxe sur les billets d'avion pour lutter contre les pandémies dans le Sud ?
N'a-t-il pas clamé, en septembre 2002, en Afrique du Sud, face à la menace d'une destruction de l'environnement : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » ?
Comme tout ancien président, il aura droit, à sa sortie de l'Elysée, à un bureau. Il pourra en outre conserver un petit nombre de collaborateurs. Son entourage a tenu à préciser qu'il s'agira d'une "structure légère avec quelques collaborateurs".
Au quotidien, l'activité à l'Elysée est cependant réduite à sa plus simple expression : la traditionnelle cérémonie de remise du muguet, mardi, le Conseil des ministres avec un ordre du jour extrêmement allégé mercredi, il n'y a, dans l'agenda du chef de l'Etat cette semaine, qu'un déplacement jeudi en Allemagne pour faire ses adieux à la chancelière Angela Merkel.
Parallèlement, la quasi-totalité de ses collaborateurs les plus proches ont été nommés ailleurs, qui au Conseil d'Etat, qui en ambassade, qui dans des institutions culturelles.
Discret à l'Elysée, Jacques Chirac l'est encore plus dans la campagne électorale. Il applique, selon son entourage, "un principe qu'il s'est lui-même fixé: la fonction de président de la République l'emporte sur toute autre considération".
Bref, un départ préparé, serein et … des projets. Il ne lui restera plus qu'à accueillir son successeur, issu des urnes dimanche, pour la traditionnelle passation de pouvoirs qui devrait se tenir un peu avant le 17 mai.