La politique économique conduite par le gouvernement est la plus populaire que nous ayons enregistrée
57% contre 34% des Français jugent " bonne " la politique économique menée par le gouvernement. Jamais cette question barométrique testée depuis près de dix ans n'avait atteint un tel niveau, le précédent pic de popularité datant de juillet 2000 (au moment de l'Euro gagné par la France), sous l'ère Jospin. Ce niveau contraste surtout avec ceux observés sous les deux précédents gouvernements Raffarin puis Villepin où le rapport optimistes/pessimistes était l'inverse de celui-ci. Ce très haut niveau n'est toutefois pas une surprise puisque nous anticipions déjà le mois dernier un tel état de grâce : 62% de bonnes opinions contre 30% de mauvaises. Mais, à l'époque, nous ne testions pas comme d'habitude la politique économique effectivement " menée " mais celle que le gouvernement " comptait mener ". Si le principe d'un hiatus entre l'anticipation et la réalisation est tout à fait normal et était d'ailleurs prévu (Cf. synthèse de mai), la baisse observée (5 points) n'est pas anodine. Cette " baisse " semble devoir à la fois au premier faux pas gouvernemental sur la TVA sociale (qui a déjà coûté fort cher électoralement durant l'entre-deux tours législatif) et au sentiment plus global que tout le monde ne bénéficiera pas personnellement des cadeaux fiscaux annoncés : les Français estimant qu'ils profiteront de ces mesures fiscales sont presque deux fois plus nombreux (80% contre 44%) à juger " bonne " la politique économique gouvernementale que ceux qui pensent qu'ils n'en bénéficieront pas.
Dans le détail, la politique économique conduite par le gouvernement est majoritairement appréciée dans toutes les catégories sociodémographiques, mais séduit tout de même nettement plus les catégories favorisées que les catégories populaires : 80% de bonnes opinions auprès des artisans petits commerçants et chefs d'entreprises, 60% auprès des cadres et 51% auprès des ouvriers. C'est d'ailleurs la baisse enregistrée auprès de ces catégories populaires qui explique l'essentiel de la baisse de 5 points enregistrée depuis un mois : en mai 2007 64% des ouvriers jugeaient " bonne " la politique que " comptait mener " le gouvernement ; en juin, ils sont 13 points de moins (51%) à juger " bonne " la politique économique effectivement " conduite " par celui-ci.
Une large majorité de Français, et l'immense majorité de ceux appartenant aux catégories les plus populaires ne pensent pas qu'ils bénéficie¬ront personnellement des mesures fiscales mi¬ses en oeuvre par le gouvernement, mais ils croient à l'effi
Les Français soutiennent largement l'instauration du service minimum, à la fois dans son principe et dans le détail de ses modalités d'ap¬plication mais sont à l'inverse toujours très circonspects concernant l'ouverture du marché de l'énergie
Ils sont aussi largement favorables aux deux grandes modalités d'application imaginées par le gouvernement : l'obligation pour tout salarié de déclarer deux jours à l'avance s'il va être gréviste ou non (59%) et l'instauration d'un vote à bulletin secret au bout de huit jours de grève sur la poursuite ou non du conflit (71%).
Ces modalités, sont en outre approuvées par toutes les catégories sociodémographiques, y compris, pour une large part, par les salariés du secteur public, même si elles suscitent naturellement plus de réserves auprès de ces derniers - comme des sympathisants de gauche Pour autant, il serait hasardeux de traduire ce soutien ainsi que l'état de grâce Sarkozyen du moment en une conversion des Français au libéralisme économique.
Ceux-ci sont ainsi très partagés sur le bien fondé de l'ouverture à la concurrence du marché de l'énergie (47% jugent que c'est une mauvaise chose contre 45% d'avis inverse).
Si celle-ci séduit les chefs d'entreprises (54% contre 38% jugent que c'est une bonne chose) et les plus jeunes (plus de 55% chez les moins de 34 ans) elle ne convient ni aux cadres (57% sont contre), ni aux professions intermédiaires (55%), ni aux Français actifs âgés de 35 à 64 ans (52%), ni aux salariés du secteur public (61%).
Source © BVA - Gaël Sliman Directeur délégué de l'institut