En effet, selon les chiffres publiés hier par la Cnaf, Caisse nationale d'allocations familiales, le nombre d'allocataires est reparti à la hausse au deuxième trimestre 2006 (+ 0,7 %), pour atteindre 1,1 million de personnes au 30 juin.
Parallèlement, la faible décrue du nombre d'allocataires au premier trimestre (- 0,8 %) n'aura donc été qu'un espoir vite déçu, après trois ans et demi de hausse ininterrompue.
Toujours selon la note de conjoncture publiée lundi dernier par Dexia Crédit Local, les dépenses du RMI devraient croître de 300 millions d'euros en 2006, pour atteindre le sommet de 1,130 milliard d'euros !
Or, si ces prévisions sont avérées, l'écart entre le coût du RMI pour les départements et la compensation qui leur est versée à ce titre par l'État se creusera encore davantage : aux 350 millions d'euros au titre de 2005 s'ajouteront donc 630 millions d'euros, des sommes qu’il faudra bien financer par des impôts nouveaux qu’il faudra lever …
Il faut savoir en outre que le RMiste qui signe un contrat d'avenir n'est plus comptabilisé comme RMiste par l'État. Or, alors qu'un contrat d'avenir lui coûte en moyenne 2.000 euros de plus par an, le gouvernement était fort justement tenté de procéder à cette " la désincitation au contrat d'avenir " que dénonce justement l’Assemblée présidée par Claudy Lebreton.
Pour autant, le gouvernement espère toujours répartir une partie des 500 millions d'euros qu'il s'est engagé à verser cette année aux départements en fonction des " efforts " réalisés par les collectivités pour l'insertion. Ce qui est discutable et d’ailleurs très discuté, ce sont les critères mesurant ces efforts, des critères qui ne sont toujours pas, à ce jour, fixés.
Et d’ailleurs les départements classés à gauche y sont farouchement opposés.
Bref, échaudés par le précédent du RMI, les départements réclament une pause dans les transferts de compétence. La décentralisation, sur les sujets sociaux, est bel et bien en panne …