Dans le cadre de ses interventions en faveur de l'emploi, la Région Poitou-Charentes a décidé en février 2006 de rendre inéligible aux primes régionales le Contrat nouvelles embauches (CNE), au motif qu'il favorise la précarité, ce qui est néfaste pour le salarié qui est exposé à une fin de contrat brutale et non motivée et aussi pour l'entreprise qui a besoin de personnels motivés et formés.
Le Préfet de Région ayant attaqué cette décision, le Tribunal administratif de Poitiers s'est prononcé hier en décidant que la décision de la Région est autorisée par la loi. En reconnaissant les compétences de la Région dans le domaine de l'emploi, il a jugé que « rien ne fait obstacle à ce que la Région Poitou-Charentes décide, dans le cadre de ses « interventions au titre de l'emploi » de rendre inéligible à la prime régionale pour l'emploi tout emploi réalisé en utilisant un CNE ». Il a aussi rejeté l'argument selon lequel la décision de la Région créerait une discrimination entre les entreprises.
Ce jugement confirme la validité de l'analyse faite par la Région selon laquelle le contribuable régional n'a pas à financer des aides accordées pour des contrats favorisant la précarité.
des contrats de travail
Au demeurant, les entreprises et les salariés ne se sont pas trompés sur la nature du CNE, sa part dans les nouveaux contrats ayant baissé d'un tiers en un an, passant de 9 à 10 % au début 2006 à 6 % environ actuellement selon la dernière note publiée par l'ACOSS, confirmée par l'étude publiée hier par l'Union professionnelle des artisans (UPA).