Les fabricants prêts à profiter de la révolution des ampoules
D'ici fin 2012, la famille des ampoules à filament aura disparu. En tous cas des magasins. Et à peine plus tard de chez nous, nous tous, obligés, contraints, sans pouvoir choisir, sans rien pouvoir dire, d’acheter au prix fort ces horribles nouvelles lampes qui symboliseraient le paroxysme des vertus écologiques et économiques. Bref, la stratégie industrielle – biaisée par ces groupes qui ont investi les eurocrates bruxellois - s'imposera donc d'elle-même et on ne cesse de nous rabâcher que ces nouvelles ampoules constituent "un secteur d'avenir".
Osram, Philips et General Electric se frottent les mains. Tout comme Mazda et Philips.
Car avec une vingtaine d'ampoules, en moyenne, à remplacer par foyer, au nom du développement durable, ils vont se constituer un joli petit matelas, sur notre dos, en mettant, selon de nombreux rapports scientifiques parfaitement étayés, note vie en danger.
Même l’ONG Greenpeace, pourtant réputé vigilante, s’est laissée convaincre tant l’information par omission a été intelligemment distillée. La seule réserve émise consiste à ce que le calendrier soit effectivement respecté, comme s’ils voulaient que l’on disparaisse. Plus vite.
Et soyez assurés qu’il n’y aura pas de retard ! Les fabricants "devraient être en mesure de répondre à la demande" affirme-t-on sans sourciller le moins du monde au Syndicat de l'Eclairage !
Pire encore, les groupes industriels qui depuis des années galèrent à cause de la guerre des prix sur des technologies tombées dans le domaine public, peuvent se réjouir de la position adoptée par Paul Waide de l'Agence internationale à l'Energie (AIE). Cet ignare au plan scientifique des conséquences physico-chimiques de ces nouveaux tubes craignait même, il y a deux ans, que les industriels n'investissent pas assez ! Comme si ces derniers, après tant d’efforts pour imposer leurs nouveaux produits protégés par moult brevets, avaient peur que ce marché ne s'essouffle au motif que les nouvelles ampoules sont censées durer plusieurs années alors que celles déjà mises sur le marché ne durent pas aussi longtemps, loin s’en faut, que ce que l’on nous avait promis..
Tout le monde s’est donné le mot, pour « faire du blé » ou restaurer des marges : ainsi, Marc Blanchard, président de la commission développement durable de la Fédération des magasins de bricolage, lui-même à la tête de l'enseigne Weldom, reconnaît n'avoir "aucun problème de disponibilité de gammes".
En revanche, plus l’échéance approche et plus se retournent les vestes : depuis peu, l'AIE, comme Greenpeace, plaident pour que les contrôles de la qualité des ampoules, pour beaucoup fabriquées en Chine, soient renforcés.
Désindustrialisation chez nous, accentuation de la mondialisation
GE Lighting n'a ainsi gardé qu'une usine européenne, en Hongrie. En France, Osram et Philips ont chacun choisi, pour leurs usines de Molsheim (Bas-Rhin) et de Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) l'alternative de l'halogène à économie d'énergie, une reconversion industrielle moins compliquée.
Quant à la concurrence chinoise, qui a ravi la plupart du marché, s'en trouve encore davantage exacerbée, d'autant qu'une taxe européenne "anti-dumping" vient d'être abandonnée.
Il nous reste malgré tout une alternative et sans doute la seule : ce sont les ampoules fluocompactes, dites aussi "basse consommation", qui se développent déjà depuis quelques années. Pour autant, rien n’est réglé car la production des fluocompactes est concentrée en Asie, car elle nécessite plus de main d'œuvre que celle, automatisée, des ampoules classiques.
Pour se donner bonne figure, soigner leur image et déplacer aussi le débat, les industriels font la course au haut de gamme et à l'innovation : ils interviennent donc sur les formes, la luminosité ou encore le temps d'amorçage. Mais ils sont conscients des procès qui les attendent et c’est sans doute la raison pour laquelle ils anticipent déjà en faisant des efforts de recherche et développement en faveur de la génération suivante qui sera surtout composée de diodes électroluminescentes possèdent un rendement lumineux supérieur à toutes les technologies existantes, des produits qui pourraient durer plus de 20 ans, donc des produis qui ne seront remplacés qu’au rythme des générations. En attendant cette perspective a priori plus rassurante, il nous faudra souffrir des lumens polluants et des candelas dangereux de ces ampoules économiques qui nous sont imposées et auxquelles, espérons-le, nous pourrons survivre.
Encadré
Le rayonnement électromagnétique des ampoules dites à « basse consommation »
Récemment, la CRIIREM, organisme indépendant de recherche sur le rayonnement électromagnétique, a rendu publique une étude sur le rayonnement de ces ampoules. Surprise, elles émettent un fort champ électromagnétique (quelle fréquence ? l'étude ne le dit pas) dans un rayon de moins de un mètre. Au delà, pas de danger.
Mieux vaut donc éviter de les utiliser comme lampe de chevet ou de bureau.
En fait, ce rayonnement provient du ballast, dispositif électronique dans le culot de l'ampoule. La Criirem préconise l'utilisation de blindage pour diminuer ce rayonnement indésirable. Aujourd'hui, les principaux constructeurs d'ampoules ne proposent pas cette protection.
Leurs inconvénients ?
• Certaines mettent quelques secondes à délivrer leur puissance lumineuse réelle
• La majorité d'entre elles ne sont pas gradables (i.e. on ne peut utiliser de variateur)
• Elles contiennent du mercure, ce qui rend leur dépôt en décharge impératif. Donnez-la à une collecte de déchets spéciaux de votre collectivité pour recycler le mercure, l'aluminium du culot et la poudre fluorescente des tubes.
• Elles émettent un fort champ électromagnétique.
Et en automne 2008, Le “Scientific Committee on Emerging and Newly Identified Health Risks” (SCENIHR) publiait les résultats d'une étude, établissant un lien entre les ampoules fluocompactes encore appelées lampes fluorescentes compactes (LFC) et l'aggravation des symptômes de maladies dermatologiques.
Fin encadré
Davantage de précisions sur : http://www.lepost.fr/article/2009/03/17/1460021_danger-ampoules-basse-consommation-on-nous-aurait-menti.html