
Du coup, elle, comme les autres, reçoivent du « prêt à poster » à savoir des communiqués suffisamment bien tournés qu’un simple copier-coller rend possible ladite publication sans donc qu’aucune modification ait été apportée à la source.
La plupart des institutions privées comme publiques sont dotées de directions de la communication et des relations avec la presse pour que ne filtrent auprès des médias que des pseudo scoops contrôlés à 100% par leurs émetteurs.
TF1, chaîne de télévision privée, avait déjà été il y a des années secouée par l’affaire PPDA et la fausse interview de Kadhafi. Elle nous remet le couvert cette semaine avec des faits encore plus graves dans la mesure où PPDA n’avait fait que soigner l’emballage du dictateur libyen.
Une simple mise à pied : ce n’est pas suffisant
En effet, pour le faux témoignage diffusé sur TF1, certes les deux journalistes ont été mis à pied mais il s’agit en fait de salariés de la filiale d’un grand quotidien régional qui avait fourni le sujet « clés en main ».
Ainsi, les journalistes, auteurs du reportage sur le contrat de responsabilité parentale (CRP), diffusé sur TF1, dans lequel un agent du conseil général des Alpes-Maritimes se faisait passer pour une mère en détresse, travaillaient en fait pour NMTV, filiale de Nice Matin.
Lorsqu’il s’agit de couvrir le Nord ou le Pas-de-Calais, TF1 fait appel aux services de la filiale ad hoc de La Voix du Nord et, en Bretagne ou plus au sud, Ouest France pratique les mêmes procédés, et ainsi de suite avec les puissants 66 membres du SPQR, le syndicat de la presse quotidienne régionale.
Evidemment, dans cette affaire, le quotidien est certes responsable mais ne serait aucunement coupable ! En effet, selon M. Touraille*, Directeur Général de Nice Matin, l'affaire ne concerne « que la filiale NMTV et non la rédaction de Nice Matin dont l'intégrité n'est pas à remettre en cause ».
Toujours est-il que lundi dernier, le présentateur vedette de TF1, Jean-Pierre Pernaut, a présenté "ses excuses" aux téléspectateurs lors du journal télévisé de 13H00, après la diffusion le jeudi précédent par la chaîne du fameux reportage mis en cause.
Or, dans ce reportage, une mère, qui s'est révélée être attachée de presse du président du conseil général Eric Ciotti, exprimait sa "détresse face à l'absentéisme de son enfant" et son "soulagement de voir son désarroi pris en charge par ce dispositif" du CRP. Après ce faux témoignage, cette jeune femme, par surcroît sans enfant, aurait démissionné du conseil général. Pour autant, en sa qualité de membre de la fonction publique territoriale, un parachute, sans nul doute, l’attend non loin de là.
Jean-Pierre Pernaut a déployé ses efforts de persuasion pour souligner lundi que « dès que l'on a eu connaissance, ici à TF1, de ce faux témoignage réalisé à la demande des journalistes de la société NMTV, qui assure la correspondance de TF1 dans la région, on a demandé au groupe de presse d'en tirer les conséquences auprès de ses deux collaborateurs afin de retrouver la confiance dans ce partenariat qui existe depuis 20 ans ».
Réaction en chaîne
De même, l'attachée de presse de M. Ciotti, auteur du faux témoignage sur TF1, a démissionné et le président du conseil général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, UMP, a confirmé samedi dernier à l'AFP qui l’avait également « en stock de sujets », par l'intermédiaire de ses services, que son attachée de presse, auteur d'un faux témoignage dans un reportage, avait démissionné. La belle affaire !
Parallèlement, France Info révèle, en citant Jacques Victor, président du groupe communiste au conseil général, que cette femme n'a pas d'enfant et, que de surcroît, elle est attachée de presse du président du conseil général !
Pour seule excuse, « On ne fait pas ça normalement » de la part du directeur de la communication du conseil général, Eric Doré, c’est un peu court et nous conduit à nous interroger sur la véracité de tout ce que l’on lit, l’on entend et même que l’on voit.
A moins d’un an d’une échéance majeure pour le pays, il est légitime de s’inquiéter ! En effet, comme ce fut le cas, de tous côtés en 2007, les très nombreux candidats à l’Elysée vont faire du « buzz » dans les médias et sur Internet pour se mettre en valeur ou en revanche « salir » l’adversaire.
Les médias ont encore le temps de signer une Charte les engageant de manière plus directe dans ce processus d’information pour ne pas donner en proie le peuple de France aux vrais faux journalistes et à certains blogueurs faisant pour le coup de ce grand rendez-vous républicain une possible mascarade, ce qui serait regrettable et nuisible pour les piliers de notre Société.
Une chose est certaine en tous cas : il faut que l’on arrête de nous prendre pour des c…
Bernard Marx