En revanche, il serait regrettable que les TV, radios et journaux, sans parler des sites Internet et des blogs, soient tentés de se transformer en maîtres à penser. Car cela représenterait un vrai danger pour notre démocratie. Surtout dans un pays comme le nôtre, où nos concitoyens n’aiment vraiment pas que l’on tente de leur forcer la main !
Rédigé durant la Semaine du Développement Durable, cet éditorial a mûri au gré des déclarations des uns et des communiqués des autres. Si l’Environnement, thème central il y a cinq ans, fait moins recette, c’est aussi parce que dans ce domaine-là, comme dans d’autres, il y a eu des excès.
Pourtant nombreuses et pétillantes étaient les initiatives de cette semaine du Développement Durable, une semaine thématique, malheureusement un peu occultée par la « ratatouille politicienne », à laquelle il est vraiment, presque impossible, d’échapper.
Pourtant, ce ne sont pas les sujets qui manquent. L’imagination de l’Homme est suffisamment prolixe pour que, durant nos moments de temps libre et de réflexion, nous puissions en user, pour tenter de toujours mieux comprendre le monde tel qu’il est. Et surtout où il va !
Dans notre Société globalisée, la question est centrale. Les réponses sont multiples. Car le pouvoir politique et celui de l’argent vont, encore longtemps, continuer de s’opposer, partout où la démocratie n’aura pas triomphé.
L’économie d’abord - et la finance surtout - restent des leviers puissants pour sortir de l’ornière. Ou, à l’inverse, pour sombrer dans une crise difficile à accepter. Et encore plus à gérer.
L’interdépendance des grands pays industrialisés est telle, aujourd’hui, que le destin de notre pays est étroitement corrélé d’avec celui des autres grandes nations développées. Nos exportations, comme les produits et services que nous importons, nous sont, dans un sens comme dans l’autre, impérieusement nécessaires. Il faudrait pourtant que les règles du jeu du commerce international soient plus claires, plus justes, plus équitables. Tel n’est pas le cas aujourd’hui.
Les taux d’intérêts, maintenus artificiellement à un niveau historiquement bas, ne servent pas les intérêts des entreprises qui voudraient investir ni ceux des ménages qui seraient tentés de s’équiper. Les vraies raisons de ce bras de fer, contre la hausse des taux, et surtout contre l’inflation, rendent plutôt service aux grands financiers de la planète qui peuvent, à très bon compte, se prêter des deniers destinés aux placements à hauts risques, avec des effets de levier inouïs, permettant au secteur bancaire de détail de survivre et aux traders de bien vivre, doux euphémisme, pour ceux qui manipulent, chaque minute, chaque seconde, des milliards et des milliards en devises, en actions et en obligations.
La grande crise de 2008 est presque oubliée. Celle qui a failli faire disparaître l’Euro du seul fait de la situation en Grèce ne semblent pas inquiéter plus que cela. Les acteurs de ce grand casino que sont devenues les places financières internationales semblent sereins. Quoi qu’il arrive, pour éviter que ne se reproduise un schéma, comme nos anciens le connurent, en 1929, les Etats n’auront de cesse que de souscrire à une fuite en avant, sans fin, quitte à battre monnaie, quitte à faire tourner, à plein régime, ici ou ailleurs, la planche à billets. De telle sorte que les liquidités en circulation soient toujours et encore suffisantes, pour éviter le pire.
Les collectivités locales n’ont pas échappé à cette lame de fond. Nombreuses sont celles ayant à régler des situations délicates, suite à la souscription de produits dits « toxiques ». Pour les autres, moins actives sur les marchés et plus sages dans leur gestion, les finances locales ne leur laissent guère de marge de manœuvre, du seul fait du renchérissement des produits et services et du compte qui n’y est pas des transferts de l’Etat vers elle. Non pas en termes de compétences. Mais en moyens.
Villes, département et régions sont endettés. Or, rien d’autre que la création de richesses, locales, ne leur permettra de sortir de cette ornière. Les services de développement économique des collectivités tentent pourtant, depuis des décennies, d’attirer investisseurs et contribuables locaux, personnes morales ou physiques, pour enfin apercevoir la lumière au bout du tunnel. Il existe certes de belles réussites. Mais elles sont si peu nombreuses que le moment semble venu d’arrêter ces efforts dispersés dans le même dessein, pour tenter, en fédérant les énergies des uns et des autres, de créer une dynamique qui nous conduise enfin vers une spirale vertueuse, que chacun appelle de ses vœux.
Bernard Marx