Critiquer plus pour gagner plus, ça ne marche pas …
Avec ses 16,48%, la Première secrétaire, devant les quelque 500 participants du Conseil National qui s'est déroulé à huis clos, a donc fixé un nouveau cap en affirmant : « nous avons six mois pour changer de cap » ….marquant sa détermination à poursuivre le combat mais sans autre précision, en tous les cas rendue publique.
La grand-messe aura duré quand même plus de quatre heures ! Et Madame Aubry – qui ne souhaite toujours pas faire état de son nom d’épouse – s’est contentée d’indiquer à la presse que le Conseil national s'était déroulé « dans un climat de lucidité, sincérité et de convivialité ». Ben voyons …
Elle a tenu en outre à souligner qu’à ses oreilles n’étaient pas parvenues d’invectives ou de règlements de comptes au sein de sa famille. Bref, quatre heures c’est long, mais rien n’a filtré et pourtant il y a de quoi en dire des choses !
Mais ne polémiquons pas : elle a indiqué avoir fait, en conclusion, trois types de propositions:
- "La refondation de nos idées et de notre projet",
- "Une nouvelle démarche de rassemblement à gauche" pour "bâtir une maison commune"
- Et "la refondation de notre parti"
La refondation des idées, la population toute entière, y compris la majorité, l’attend et ce depuis 2002, lorsque Lionel Jospin éliminé au 1er tour de l’élection présidentielle, du jamais vu, avait tiré sa révérence. En sept ans, les dirigeants de la boutique sise rue de Solferino avaient de quoi faire, de quoi proposer, de quoi mettre en perspective une alternative sérieuse et crédible à une droite qui, pendant ce temps-là, se décomplexait et au passage nous débarrassait peu ou prou de l’abcès FN qui a pu ainsi être percé.
La nouvelle démarche de rassemblement à gauche ? Pour bâtir une maison commune ? Elle sait très bien qu’à sa propre gauche ainsi qu’à sa droite, les mains tendues n’ont pas manqué mais qu’en revanche ce sont les occasions de qui elles, ont manqué. Dramatiquement. Quant au projet de bâtir une maison commune, cela revient à reprendre les à son compte les cris d’alarme lancés par tous les cadres quadra de la maison – même avant le scrutin – qui tous ou presque disaient qu’il fallait créer un nouveau parti, comme la SFIO s’est transformée, comme l’UDF est née, au centre-droit, sous l’impulsion tactique, rapide et remarquable de Valéry Giscard d’Estaing, voyant l’énorme brèche venant lui avant 1974. Et le député Arnaud de Montebourg a raison lorsqu’il lance cet ultime avertissement : « c’est la dernière station avant le désert ! »
Donc, la maire de Lille, lorsqu’elle propose la refondation de son parti, elle ne fait rien d’autre que de proposer, sans le dire, sa dissolution pour en bâtir un vrai, un beau, un neuf.
Car avec du vieux, déchu, on a bien du mal à faire du neuf, on a bien du mal à être crédible et à mobiliser, on a bien du mal aussi à faire le nécessaire ménage et à mettre les troupes en ordre de marche. En quelque sorte, ces quatre heures passées à huit clos, n’auront permis que de trouver les mots pour un avis de décès, celui d’un parti, trouvé en ruine par François Mitterrand qui n’a rien fait d’autre que de le restituer presque dans l’état dans lequel il l’avait trouvé.
La population est impatiente et attend des idées nouvelles, des propositions réalistes, un projet de Société plus juste, plus respectueuse et des femmes et des hommes et de notre environnement, la population, ne croyant plus à rien ni personne, celle qui est restée chez elle dimanche dernier, demande du concret, du tangible mais surtout du possible.
Cela sonne sans doute le glas pour les marchands de rêve. Cela crée des opportunités pour des urgences – parfois décriées – qui concernent le climat qui se réchaufferait, qui touchent à la biodiversité, que l’on ne respecterait pas assez et tout le cortège des arguments et études souvent discutables de celles et ceux qui surfent sur la vague « écolo » sans rien finalement n’y connaître, faisant du « fric » sur le « marché de l’angoisse » avec tous ces colloques, congrès et autres réunions mondiales, internationales ou européennes dont la seule organisation a une empreinte carbone hautement critiquable et dont la vacuité des programmes n’a d’égal, pour l’instant, que celui du PS.