Jusqu’ici, les ministres qui forment, selon l’expression de Nicolas Sarkozy, « la meilleure équipe de France » n’ont pas démérité surtout dans le contexte mondial de crise financière puis économique qu’il a fallu gérer.
Plutôt discrets, les titulaires de maroquins se sont attelés aux immenses chantiers voulus et par les Français et confirmés par leur feuille de route émanant soit par Matignon, soit de l’Elysée.
Il ya effectivement de fortes têtes, des caractères trempés, qui grâce à leurs qualités ont su mener et conduire les réformes en cours alors que certaines ne sont pas achevées, que d’autres viennent à peine de commencer et enfin qu’un nombre important n’a pas encore démarré.
Que Monsieur Untel ou Madame Trucmuche occupe tel ou tel poste ministériel, franchement, est-ce que cela a de l’importance dès lors que la personne en question connaît ses dossiers, a les capacités à rassembler, négocier, écouter et décider ?
Toutes les spéculations qui circulent dans les journaux, à la radio, à la TV, sur les sites Internet et même les blogs ne sont que pure spéculation et bien malin est celui ou celle qui connaît la liste que le chef de l’Etat et son Premier ministre ont en tête pour la semaine prochaine.
En revanche, faire circuler des rumeurs rapporte de l’audience et les médias sont, d’une certaine manière, coupables de désinformation volontaire pour endiguer leurs méventes puisque tous ou presque connaissent de graves difficultés sans que jamais ils ne se remettent en cause, préférant, ici ou là, se fendre d’une nouvelle formule plutôt que de revisiter leurs contenus.
Alors aux questions qui, où et pour quoi faire, l’exécutif y répondra, le moment venu. Et ce sera en fonction de la composition de cette nouvelle « équipe de France » que pourront être faites des analyses et des projections. Pas avant.
Si certains prêtent à quelques ministres en exercice des tentations carriéristes, ils se trompent car chacun sait bien que ni François Fillon, ni Nicolas Sarkozy ne tomberont dans un piège aussi grossier.
En revanche, si certains prêtent à quelques ministres en exercice une certaine lassitude, voire même une « usure », on peut effectivement l’entendre mais servir l’intérêt général, servir le pays, c’est une mission qui est loin d’être une gageure et les femmes et les hommes auxquels l’on prêt ces éventuels sentiments sont suffisamment mûrs et expérimentés pour le savoir.
Le résultat des élections européennes ouvrent le champ à l’hôte de l’Elysée qui a plus que jamais les coudées franches pour avancer, avec comme seule variable d’ajustement celle de renforcer encore davantage les mesures prises au nom de l’écologie mais sans la politiser, contrairement à ce que Daniel Cohn-Bendit, qui a déclaré au soir du 7 juin, « nous sommes au D Day de l’écologie politique ».
Plus que jamais, le gouvernement doit réformer tout en tâchant, le mieux possible et en fonction de nos moyens, d’endiguer le chômage, d’accélérer la relance, de professionnaliser encore davantage les formations initiales pour réduire drastiquement le chômage des jeunes.
Après d’être mis au chevet des plus malades, le prochain gouvernement va avoir à gérer, outre la pandémie de grippe A, H1N1, déclarée par l’OMS, la pandémie d’une crise de Société à laquelle des réponses immédiates ne sont pas possibles mais une crise pour laquelle de solutions existent et ce sont celles-ci qui devront être débattues jusque dans la rue pour un nouveau modèle politico-économique après la faillite de tout ce qui a été tenté et essayé depuis un siècle.
Le défi est immense. Notre avenir à tous en dépend. Et jouer aux « bookmakers » sur la composition du prochain gouvernement a franchement un côté dérisoire choquant alors que tant de défis à relever sont devant nous.