Quelques mois plus tard, Rome produira à son tour un texte allant dans le même sens. En effet, le 16 mars 1998, un document approuvé par Jean-Paul Il et publié par le secrétariat romain pour les relations avec le judaïsme, reconnaît que "l'enseignement du mépris" a favorisé l'antisémitisme et le génocide des Juifs.
Usant de cet anglicisme, presque complètement inusité en français, le Pape n’a fait que mettre en pratique un usage de l’évangile lui offrant l’occasion, sans doute unique, d’échapper aux excuses et aux regrets qu’il aurait du prononcer, préférant jouer sur les mots et ainsi abandonner sa vie à Dieu afin que celui-ci dirige sa propre vie.
La gouvernance est à juste titre une notion très controversée car le terme même est d’une part utilisé de manière très diverse et parfois contradictoire et, d’autre part, tente d’inscrire durablement dans les faits une sorte de dynamique qui remet en cause, en totalité, l’autorité, la hiérarchie et jusqu’à la légitimité de certains. La gouvernance finalement est un mouvement de « décentrement » de la prise de décision. Elle multiplie les lieux et les acteurs concernés par ladite décision. Négocier, dialoguer, analyser, c’est nécessaire voire indispensable mais il arrive un moment où il faut arbitrer. Et décider. Or en tentant de diluer les pouvoirs, en assouplissant à l’excès certains nouveaux modes de régulation, les décideurs, légitimes, voient leur action entravée par cette dérive plus que dialectique qui leur impose des partenariats et des acteurs souvent superfétatoires. Cette gouvernance, qui insidieusement modifie les organisations, partage pourtant son étymologie avec la cybernétique, venant du grec (kubernân) puis passée en latin (gubernare), ce mot longtemps oublié était pourtant employé en ancien français. Il était, heureusement, tombé en désuétude, en partie parce qu’il était associé à l’Ancien Régime. C’est dire ! Mais le revoilà sur le devant de la scène venant miner l’articulation entre le pouvoir des actionnaires et celui de la direction, dans la sphère privée et la remise en cause du rôle de l’État dans la sphère publique. Ses détracteurs sont nombreux et leurs rangs gonflent de jour en jour. En revanche, les protagonistes de ces relents d’un passé peu glorieux y voient là l’opportunité de bâtir une nouvelle théorie de la régulation sociale pouvant être déclinée à toutes les échelles de gouvernement. Et alors que se développent des systèmes de gouvernance, à différentes échelles, la gouvernance devient un facteur dangereux d’immobilisme qui sert les intérêts de ceux qui veulent mettre « la démocratie en miettes » comme l’a bien décrit Pierre CALAME dans son ouvrage paru en 2003.
La tolérance, du latin tolerare (supporter), est la vertu qui porte à accepter ce que l'on n'accepterait pas spontanément. Elle appelle cependant à se montrer vigilant envers l'intolérance ainsi qu'envers l'intolérable. Gandhi disait : « je n'aime pas le mot tolérance, mais je n'en trouve pas de meilleur ». Il est vrai que la frontière est floue et que dans certains cas tolérance peut être connoté à compromission. Ce semble être le cas actuellement dans la perspective des élections régionales puisque le Parti socialiste, souvent donneur de leçons, n’a pas jugé utile de faire barrage à Georges Frêche, au simple dessein que le parti conserve la main sur le conseil régional de Languedoc-Roussillon. Pourtant chacun doit se souvenir de ces propos haineux du trublion qui a été en son temps sanctionné par François Hollande. Oui, Georges Frêche a regretté que l’équipe de France de football compte "neuf blacks sur onze" alors que, selon lui, "la normalité serait qu’il y en ait trois ou quatre" avait-il déclaré au Midi Libre. Encore récemment, en 2008, devant un parterre d’étudiants à Montpellier, il a osé déclarer : « j'ai toujours été élu par une majorité de cons». Après les harkis qualifiés de sous-hommes, décidément, les propos outranciers de Georges Frêche lui collent à la peau. Alors, franchement, entre Dray et Frêche, il n’y a pas photo. Sauf à ce que Martine Aubry qui dissimule son nom de femme mariée ait préféré l’ivraie au bon grain.
Ces suffixes qui dérangent ne sont qu’une suite de lettres, une suite qui ne veut rien dire en soi, s'ajoutant simplement à la fin d'un mot pour former un nouveau. A bien regarder, ce détournement qui a été fait par les uns et les autres ne relève davantage d’une désinence leur permettant ces dérives aussi graves qu’intentionnelles ...