Il faut avoir une bonne mémoire assortie d’une culture suffisante pour reconnaître qu’aucun grand progrès, notamment sociétal, n’a été accompli depuis la disparition du Président Georges Pompidou.Cessons de remettre en cause le système et changeons les hommes vous diront les uns !
Arrêtons de faire valser les ministres et les élus, c’est le cadre institutionnel qui est inadapté.
Les versions sont multiples mais toutes partent d’un diagnostic sur les effets identique : le pays est dans l’impasse et il faut l’en sortir ; pour cela le chemin est immense. Le diagnostic sur les causes, à l’inverse, est à l’origine des divisions et il est un fait certain que celles et ceux qui soulèvent de vraies questions n’apportent pas, nécessairement et parfois loin s’en faut, les bonnes réponses.
La France de 2011 est une toute petite partie du monde mais qui pèse par son économie, son industrie, sa culture et même sa langue, si nuancée. La France de 2011 demeure donc par ses « actifs » un grand pays qui compte au sein de la communauté internationale, un pays écouté et respecté. La France de 2011 est-elle une et indivisible ? Oui dans la mesure où seraient respectés ses grands principes de liberté, d’égalité et de fraternité à commencer par sa valeur républicaine essentielle : la laïcité. Celle-ci est attaquée de toutes parts mais elle constitue l’un de socles fondateurs de ce qui fit notre grandeur passée.
La désinformation est devenue sans doute le mal le plus acerbe contre lequel il devient presque impossible de lutter car tout est (pré)fabriqué, inventé, transformé, sorti de son contexte, tout n’est que jeu et mise en scène, au service de puissants dont la légitimité ne pèse plus guère, des puissants que dès lors l’on peut assimiler à une mafia qui serait continentale voire mondiale.
Les évènements récents en Afrique de l’Ouest mais aussi dans les pays arabes montrent à quel point la jeune génération n’en peut plus de supporter des régimes et des règles du jeu qui ne placent pas l’individu au centre de tout projet de société.
Les révolutions en cours pourraient bien faire tache d’huile et s’étendre au-delà des zones concernées car les socles fondateurs des démocraties quelle que soit l’ethnie concernée, se sont effrités sur leurs supports, à la manière d’une salpêtrière, vous savez, ce nom vulgaire que l’on donna au nitrate de potassium, substance qui se formait naturellement, sur les vieux murs, ...
Nous vivons actuellement un tournant historique pour l’Humanité toute entière car tous les socles, ici ou là, s’ébranlent et les régimes politiques qui tentent de conserver ce qu’il reste de démocratie semblent menacés, se délitant peu à peu par l’infiltration discrète et sournoise des mafieux totalitaires ou, à tout le moins, autocratiques.
Alors que commence déjà le grand débat pour le scrutin présidentiel de l’an prochain, débat important s’il en est, débat capital, les candidatures à la candidature prêtent à rire dans la majorité des cas mais d’autres déçoivent dès lors que vouloir en découdre sans en avoir l’épaisseur est en soi un aveu de naïveté dont nous ne pouvons nous payer le luxe et même de déchéance républicaine, la République française ainsi abordée avec cette légèreté se verrait vite commuer en république bananière.
Ici et là, partout, le peuple cherche son sherpa et c’est lui qui connaît le lieu et les règles du socle fondateur d’un pays libre et démocratique en ce troisième millénaire. Ce sherpa pour l’instant n’existe pas comme d’ailleurs le Messie n’est toujours pas venu, au grand dam de certains.
Cette quête de socle fondateur est en réalité une quête de graal et de repères spirituels ou sociétaux, une quête d’un ordre nouveau, une quête d’un environnement plus juste, plus propre, plus sûr et plus prospère.
C’est un long chemin, un chemin que certains eurent pu qualifier de sentier lumineux. Mais ce chemin sera demain et pour les générations futures une garantie de respect de l’être humain, de sa dignité et de son intégrité. Ce n’est pas plus utopiste que de faire de l’écologie politique en 2012 ! Et cela présente au moins l’avantage de voir plus loin et plus large dans l’analyse multidimensionnelle que requiert le monde d’aujourd’hui.
Bernard Marx